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Alors qu’il était lui-même invalidé de l’Assemblée provinciale de Kinshasa pour affiliation à deux partis politiques, Francis Mbengama Lonzoliso a présidé hier, jeudi 5 octobre, la plénière qui a abouti à la destitution du Président de cette chambre, Roger Nsingi Mbemba. C’est encore lui qui va diriger, en attendant l’élection d’un nouveau président, le bureau de cette institution.
Bien avant l’ouverture de la session budgétaire de septembre, il se disait dans les rues de Kinshasa qu’un complot se tramait contre celui qui a dirigé durant 10 ans le bureau du Parlement de la capitale congolaise. Certains de ses collègues qui ne juraient que par son départ ont été malheureusement pris dans leur propre piège et rattrapés par leur passé en dépit de tout le folklore fait autour de cet événement qui est loin de révéler tous ses contours.
C’est le cas de Francis Mbengama dont le dossier a été révélé au grand jour dans la foulée des tractations menées sur l’avenue Colonel Ebeya, nouveau siège de l’Assemblée de Kinshasa. Des documents parvenus à Congo Nouveau renseignent qu’il était invalidé depuis mars 2015 pour avoir quitté volontairement le parti pour le compte duquel il s’est fait élire en 2006.
A l’époque, il lui était reproché d’être affilié à deux partis politiques à savoir, la Convention pour la Démocratie et la Liberté(CODELI) et sa propre formation politique dénommée Alliance des Démocrates pour la Liberté (ADELI).
En effet, bien avant son invalidation, il aurait avoué les faits au cours d’un entretien avec la haute direction de la CODELI.
« Il est donc clair que vous êtes membre de deux partis politiques, à l’occurrence la CODELI dont vous êtes membre du bureau politique et Député provincial de Kinshasa et L’ADELI où vous êtes le dirigeant responsable. Ce fait nous a été confirmé par vous-même au cours de l’entretien que nous avons eu le 26 mars 2015 », lui avait écrit Barthélémy Botswali Lengomo, président de la CODELI.
Dans la même correspondance, on constatait son retrait volontaire de cette formation politique de la Majorité présidentielle. « Si par une circonstance quelconque, vous étiez interpellé à ce sujet, il vous appartient d’assumer les responsabilités de votre acte », était-il prévenu.
Ces conséquences n’ont pas tardé à arriver car environ trois mois plus tard, c’est le bureau de l’Assemblée provinciale, saisi par CODELI, qui tranchait pour son invalidation pure et simple sans la mettre effectivement en exécution. « Etant donné que vous avez délibérément quitté le Parti Politique CODELI dans le cadre duquel vous aviez obtenu votre mandat de député provincial, le bureau a le regret de vous notifier la décision de prise d’acte de renoncement à votre mandat parlementaire à l’Assemblée provinciale de Kinshasa », lui avait écrit Roger Nsingi.
La peur a changé de camp
Pour des analystes politiques avérés, il s’avère donc urgent que l’article 110 de la Constitution soit appliqué pour que justice soit faite. «Le Député, le sénateur ou le suppléant qui quitte délibérément son parti politique durant la législature est réputé avoir renoncé à son mandat parlementaire ou à la suppléance obtenue dans le cadre dudit parti politique », stipule cette disposition constitutionnelle.
Suite à leur volonté de débarquer coûte que coûte celui dont la principale mission est de légiférer et non de gérer, certains élus provinciaux ont creusé, sans le savoir, leurs propres tombes. Outre Francis Mbengama que l’on soupçonne d’être le cerveau moteur de cette cabale, Henri Itoka est aussi cité depuis dans une sale affaire de détournement des fonds publics.
En effet, selon certaines sources, l’élu de Masina dans le district de la Tshangu aurait retiré en mars 2016, une somme de 20 000 000 FC auprès du Trésor urbain pour les travaux sur l’avenue Frontière, une tâche qui revient constitutionnellement à l’exécutif et non au Parlement. Et pourtant, l’ancien membre du MLC qui a basculé à la MP s’était montré éloquent à l’ouverture de la session budgétaire de septembre en lisant la proposition de résolution portant la déchéance de Roger Nsingi.
Jean Dende