* Le parti regorge 85 députés provinciaux, 36 députés nationaux et 9 sénateurs, y compris les nouveaux adhérents.
L’Alliance des forces démocratiques du Congo (AFDC) a répondu officiellement aux allégations de son ancien sociétaire, Joseph Kokonyangi. Dans une déclaration lue le 3 août 2018 par son secrétaire général adjoint, Sébastien Luzanga Shamandevu qualifie de « ridicules et mensongers » les propos de l’actuel ministre de l’Urbanisme et Habitat, Joseph Kokonyangi au sujet de la 9ème position qu’occuperait actuellement l’AFDC de Modeste Bahati Lukwebo au sein de la Majorité présidentielle (MP). Après son auto-exclusion, l’AFDC demande à Kokonyangi de tirer les conséquences politiques de sa fameuse lettre du 23 juillet 2018 et lui exige de libérer les postes qu’il occupe actuellement pour le compte de l’AFDC. Et cela, tout en reconnaissant au Chef de l’Etat, Joseph Kabila, le pouvoir discrétionnaire de nommer un autre membre de l’AFDC à lui proposer.
Dans une énième sortie médiatique, l’ancien deuxième vice-président de l’AFDC, Joseph Kokonyangi a affirmé que son parti, nouvellement créé, était devenu la deuxième force politique de la Majorité présidentielle (MP) suite au débauchage des députés de l’AFDC et Alliés. Et cela, en reléguant ainsi le parti de Modeste Bahati Lukwebo à la neuvième position au sein de la MP. Ces allégations « mensongères » ne sont pas passées inaperçues dans l’AFDC.
Dans cette déclaration en forme de mise au point, l’AFDC, par la bouche de Sébastien Luzanga Shamandevu juge « ridicules et mensongers » les propos de Kokonyangi qui relèvent, selon lui, de ses rêveries et acharnement pour tenter en vain de déstabiliser l’AFDC en cette période des enjeux électoraux. « Les mains noires qui instrumentalisent monsieur Kokonyangi Witanene Joseph, doivent noter avec dégoût qu’elles ont lamentablement échoué dans leur complot de déstabilisation de l’AFDC et de son autorité morale, son excellence monsieur Modeste Bahati Lukwebo, ministre d’Etat, ministre du Plan », a-t-il déclaré vendredi 3 août, à l’hôtel Venus dans la commune de la Gombe.
Au sujet de dommages et intérêts chiffrés à 6 millions de dollars que Kokonyangi réclame à Modeste Bahati pour avoir implanté l’AFDC dans l’ensemble de la République et au Maniema en particulier, Sébastien Luzanga a relevé des incohérences assorties d’une malhonnêteté avérée dans le chef de l’actuel ministre de l’Urbanisme et Habitat.
S’agissant de dommages et intérêts, Luzanga a remonté les bretelles à Joseph Kokonyangi tout en lui faisant cette petite leçon : « L’adhésion à un parti politique n’est pas à confondre avec la signature d’un contrat de travail dans une entreprise lequel contrat est soumis aux règles du code du travail ». Même si dommages et intérêts pourraient y avoir, Luzanga Shamandevu s’est interrogé sur la nature et la taille de la contribution de Kokonyangi au sein de l’ADFC pour prétendre à une telle réparation. Avant de lui assener ceci : « En tout état de cause, monsieur Kokonyangi Joseph a été façonné par l’AFDC et donc il lui est redevable à tous égards. Il a été élu par les membres et sur la liste AFDC, et qu’il a bénéficié de tous les moyens nécessaires mis à sa disposition par l’autorité morale, Modeste Bahati Lukwebo ».
Par ailleurs, le secrétaire général adjoint de l’AFDC a fait remarquer à Kokonyangi que les postes qu’il a occupés et occupe successivement (président du Groupe parlementaire AFDC et Alliés, Secrétaire général adjoint de la MP, Ministre de l’Urbanisme et Habitat), ont été négociés par Modeste Bahati pour le compte de l’AFDC. « L’honnêteté intellectuelle et la probité morale l’obligent à renoncer aux postes revenant à l’AFDC qu’il continue d’occuper après avoir créé son propre parti politique », a indiqué Luzanga Shamandevu au sujet de Kokonyangi.
Vantant l’assise politique confortable de son parti, Sébastien Luzanga martèle que l’AFDC est, et demeure non seulement l’un des partis de la MP le mieux implanté en RDC, mais aussi le mieux représenté à l’extérieur du pays. Et, à son état actuel, l’AFDC regorge en son sein, y compris les nouveaux adhérents, 85 députés provinciaux, 36 députés nationaux et 9 sénateurs.
A cela, il faut ajouter des adhésions massives des militants, des partis politiques alliés, des associations, des personnalités politiques, au point qu’il s’est mué en regroupement politique reconnu par le ministère de l’Intérieur, comprenant 32 partis politiques, plusieurs personnalités politiques et associations entraînant de ce fait même l’augmentation du nombre de ses élus à l’Assemblée nationale, au Sénat et dans les différentes Assemblées provinciales.
Ce qui garantit la montée en puissance, sans polémique aucune, de l’AFDC année après année. « Le parti est toujours la deuxième force de notre famille politique, la Majorité Présidentielle et le Front Commun pour le Congo sous le leadership de son Initiateur et Autorité Morale, Son Excellence Monsieur Joseph Kabila Kabange. », réaffirme l’AFDC. Avant de relever à l’intention de Kokonyangi et son parti que « pour apprécier sa force politique, il est impérativement indiqué d’avoir pris part aux échéances électorales passées de 2011 et en sortir avec ses élus. »
Qu’en est-il de ce parti inconnu, et de notre population et de la scène politique congolaise, s’interroge l’AFDC au sujet de cet ovni politique que Joseph Kokonyangi vient de créer. « Le poids d’un parti politique est un constat et ne peut en aucun cas être déclaratif. », lui assène encore l’AFDC.
CN