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Jamais le pouvoir de Kinshasa n’a été au tant esseulé depuis l’arrivée de Joseph Kabila à la tête du pays. Hier, Kinshasa pouvait bien se targuer d’avoir la SADC, la CIRGL ou même l’Union africaine toute entière à sa remorque. Mais, aujourd’hui, Kabila semble être isolé.
Personne ne pouvait oser parier que le Rwanda pouvait adopter une position officielle contre le régime de Kabila. C’est ce qui semble être le cas, après le surprenant axe diplomatique Kigali-Luanda-Paris. La Kabilie aura beau injecter des millions de dollars dans le lobbying, mais rien ne semble toujours jouer en sa faveur, du moins, pour l’instant. Cela, au point de susciter l’interrogation d’un kabiliste patenté: « Où est la diplomatie ? », poste Tryphon Kin Kiey Mulumba sur son compte Twitter. « Elle est embourbée dans le népotisme et clientélisme », pouvait répondre une certaine opinion qui accuse l’actuel patron de la diplomatie congolaise, Leonard She Okitundu, d’embaucher près d’une centaine de ses proches au secrétariat général aux Affaires étrangères. Face à cet isolement, le pouvoir préfère rabattre deux cartes : d’abord faire des opposants qui ont intégré le gouvernement d’union nationale des nouveaux alliés de la Majorité présidentielle. Et, enfin, tenter de se rapprocher de Moscou pour espérer jouer le contrepoids de l’Occident et de ces africains hostiles à un troisième mandat de Joseph Kabila. Cet isolement qui a atteint son paroxysme avec l’axe Kigali-Luanda-Paris, met toujours Kinshasa dans tous ses états. La position prise par Emmanuel Macron de soutenir « l’initiative » prise par l’Union africaine avec à sa tête le Rwandais Paul Kagame, sort le régime Kabila de ses gonds. Ce Paris que Kinshasa cajolait avec un renouvellement de permis d’exploitation pétrolière de Total dans le lac Albert l’a glissé entre les doigts en rejoignant la position internationale sur la crise congolaise. Et ce n’est pas le rapprochement vers Moscou qui pourrait changer les choses. Car sur le plan géostratégique, le Congo ne représente pas un intérêt pour une Russie post-guerre froide. La posture internationale actuelle du Kremlin, c’est d’étendre son hégémonie sur des pays de l’ex-Union soviétique pour non seulement protéger à distance ses frontières mais aussi les empêcher de rejoindre l’Union européenne. La Russie de Vladimir Poutine est en quelque sorte en quête de puissance mais d’abord au niveau des pays environnants et de certains Etats arabes comme la Syrie, la Turquie ou l’Iran. Mais de là s’intéresser à Kinshasa parce qu’il faudrait sauver un régime dont l’idéologie politique est toute aussi compliquée à comprendre que l’anatomie d’un pingouin, c’est peut-être mal analyser l’actuelle Russie. Le seul bénéfice que Kinshasa pourrait tirer de cette relation réchauffée, c’est peut-être le veto russe au Conseil de sécurité en cas des nouvelles sanctions contre le régime congolais. Et là encore, il y a du chemin à faire !
CN