L’humanité a honoré la femme en célébrant le 8 mars celle qui, parfois au péril de sa vie, donne la vie. En République démocratique du Congo, elle a été magnifiée au tour du thème « Appliquons la parité ho-mme-femme dans la paix pour le développement durable d’ici 2030 ».
C’est le thème ô combien d’actualité retenu dans un pays qui se veut émergent à l’horizon 2030. L’émergence justement, telle qu’elle est conçue par les experts, ne se fait pas sans la femme. Dans le cas de la RDC, on ne peut pas espérer atteindre la phase de l’émergence tant souhaitée sans impliquer la femme rurale, celle qui habite les villages les plus reculés et qui passe l’essentiel de son temps à cultiver la terre.
On n’a pas besoin d’être diplômé pour observer que la plupart des femmes congolaises présentes au culte célébré à la cathédrale du centenaire protestant, le mardi dernier, habitent Kinshasa et sont loin de sentir les difficultés auxquelles font face leurs compatriotes vivant à l’intérieur du pays.
Abandonnée à elle-même face à tant de pesanteurs socio-culturels, elle fournit beaucoup d’efforts pour peu de résultats. D’où, la nécessité pour les gouvernants d’investir en elle.
Les faits parlent d’eux-mêmes car, considérée comme citoyenne de seconde zone, la femme rurale est souvent reléguée aux tâches ménagères et à la culture artisanale de la terre.
Ce n’est pas tout. Certains hommes, au nom des considérations on ne peut plus insensées, ont fini par faire de la femme rurale un être condamné à faire des enfants et à exécuter des travaux domestiques alors que la femme urbaine, elle, savoure le droit non seulement de revendiquer la parité mais et surtout de prétendre être l’égale de l’homme.
Certes, l’espoir est permis car, les femmes sont de plus en plus nombreuses à occuper des postes importants au sein des instances décisionnelles. Dans le gouvernement, au Parlement et dans les établissements publics, le constat est encourageant mais on est encore très loin de la parité homme-femme.
R. Djanya