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Une crise grave couve au sein de l’Office de gestion du fret multimodal (Ogefrem). L’alerte est donnée par la Fédération nationale des travailleurs du Transport (FNTT), une organisation syndicale des travailleurs affiliée à l’Union nationale des travailleurs du Congo (Untc). Dans une correspondance signée par son secrétaire général, Isidore Tshisuaka Mukendi, cette structure syndicale vient de saisir le vice-premier ministre en charge des Transports et des Voies de communications José Makila Sumanda, la Primature, la Présidence de la république, l’Inspection générale du travail et le Parquet de la République.
L’objet de cette adresse est de bloquer les décisions prises récemment par les membres du Conseil d’administration et du comité de gestion de l’Office relatives aux licenciements abusifs de certains cadres.
Au cours d’une réunion tenue le 6 et 7 novembre 2017, le secrétaire général Tshisuaka a affirmé que certains agents ont été proposés à la révocation, en violation de la décision prise par la tutelle, le vice-premier ministre José Makila le 31 octobre 2017. Ce dernier instruisait le conseil d’administration et la direction générale de l’Ogefrem de surseoir tout mouvement du personnel, de stopper toutes les procédures disciplinaires et l’audit de la gestion de la direction générale précédente. Passant outre la décision de la tutelle, accuse l’Untc, les actuels dirigeants de l’Office ont sans cesse envoyé des agents à la commission de discipline, érigée littéralement en tribunal pour entendre particulièrement les agents qui étaient des collaborateurs proches de l’ancien directeur général Anatole Kikwa Mwata Mukamba. Les agents concernés, dénonce l’organisation syndicale des travailleurs, sont mis à la disposition de la direction des Ressources humaines avant d’être notifiés des griefs qui leur sont reprochés. Un syndicaliste se confiant au site web d’information Actualite.cd a signifié : « La notification n’est intervenue que 30 jours après pour les uns et plus pour les autres. Pourtant, la Convention collective de l’Ogefrem ne prévoit aucunement cette procédure qui relève de l’arbitraire et prend les allures d’une suspension de fonction dont la durée est par ailleurs spécifiée à 15 jours. Et tous ces agents dont certains traînent une expérience de plus de 25 ans à l’Ogefrem, sont confinés chaque jour dans une salle de réunions (2e niveau de l’immeuble de l’Office) que d’autres ont nommé ironiquement ‘Guantanamo’ ».
L’Untc demande au vice-premier ministre José Makila d’annuler toutes les sanctions ciblées et d’arrêter les travaux de la commission de discipline.
Pointé du doigt, le conseil d’administration, par l’entremise d’un de ses membres, a rejeté toutes ces accusations : « Il n’y a pas de règlement de comptes à l’Ogefrem. Tous les actes que nous posons sont réguliers », a-t-il dit sans apporter des arguments probants contre les accusations de l’Untc qui affirme que les agents cibles ont travaillé en étroite collaboration avec l’ancienne direction générale de l’Ogefrem dirigée par Anatole Kikwa. La décision du vice-premier est donc vivement attendue afin de trancher dans le respect de la Convention collective de l’Office.
ME