A presque huit mois de la tenue des élections présidentielle et législatives nationale et provinciale, la situation sociopolitique reste précaire en République Démocratique du Congo. Des analystes estiment que les partenaires extérieurs de la RDC ne s’impliquent pas, il y a risque que le peuple congolais n’ait pas la possibilité de se choisir son nouveau Président et ses députés le 23 décembre prochain.
Pour stabiliser le climat sociopolitique au pays de Patrice-Emery Lumumba, l’organisation de défense des droits de l’homme, Human Rights Watch (HRW), rapporte le site cas-info, estime que Cyrille Ramaphosa, le nouveau président de l’Afrique du Sud peut aider la RDC à trouver sa stabilité. Cette déclaration a été faite par Ida Sawyer, la Directrice Afrique de Human Rights Watch, lors de la tenue, à Johannesburg, d’une table-ronde sur la crise politique, électorale et la situation des droits de l’homme en RDC. Celle-ci avait été organisée par l’Institut Electoral pour une Démocratie Durable en Afrique (EISA), un organisme américain.
Pour demander à Cyril Ramaphosa de jouer ce rôle en RDC, Ida Sawyer s’est appuyé, dans son intervention, sur le fait que « le gouvernement sud-africain et la région de la Communauté de Développement d’Afrique Australe (SADC), désormais dirigée par l’Afrique du Sud, peuvent jouer un rôle crucial en contribuant à apporter une paix durable, une stabilité et un respect accru des droits humains dans ce vaste pays d’Afrique centrale ». « Les possibilités qu’une RDC stable pourrait offrir au peuple congolais et à la région au sens large sont faramineuses », soutient Ida Sawyer.
Convaincre le président congolais
En cette année électorale, la Directrice-Afrique de Human Rights Watch a exprimé « ses inquiétudes sur une possible non tenue des élections de 2018, après le report d’ celles de 2016 et de l’échéance de 2017 ». Et Ida Sawyer de s’interroger : « Que faire aujourd’hui pour convaincre Joseph Kabila de cesser de trouver des prétextes, d’accepter de respecter la Constitution et de se retirer, et permettre l’organisation des élections crédibles, avant que d’autres Congolais ne soient tués, blessés ou emprisonnés alors qu’ils cherchent à exercer leurs droits humains fondamentaux pour manifester, s’exprimer et s’associer librement de façon pacifique, et avant qu’une nouvelle flambée de violence de grande ampleur ne pousse de nouveaux réfugiés à franchir les frontières congolaises ? ». Par ailleurs, la chercheuse américaine révèle que bien qu’isolé à l’échelle internationale, le président congolais continue à bénéficier du soutien des pays membres de la SADC.
Soutenir les aspirations des Congolais
Ce n’est pas tout. Ida Sawyer croit que « la nouvelle présidence du Sud-Africain Cyril Ramaphosa offre une opportunité importante de réorienter la politique régionale au profit de la RDC ». Bien plus, la Directrice-Afrique de Human Rights Watch estime que « le gouvernement sud-africain et la SADC, d’une manière générale, pourraient soutenir les aspirations du peuple congolais en matière de démocratie et des droits humains, et contribuer à empêcher une aggravation de la violence et de l’instabilité en adoptant une position forte consistant à exhorter Joseph Kabila à agir dans le respect de la Constitution de son pays et à permettre une transition pacifique vers un nouveau dirigeant élu ».
Déclarée persona non grata en République Démocratique du Congo par le régime de Kinshasa qui l’accuse de répandre de fausses informations sur la situation des droits de l’homme en RDC, Ida Sawyer fait partie de ces responsables des ONG internationales qui accentuent la pression sur le pouvoir de Joseph Kabila.
CN