Deux candidats voulant s’éviter au second tour: Félix Tshisekedi et Kamerhe se sont retrouvés hors course !
La désignation de Martin Fayulu comme candidat commun de l’opposition continue de faire couler beaucoup d’encre et de salive. Les deux « poids lourds » encore en lice pour la présidentielle – côté opposition – ne se sont pas fait confiance. Ce qui a ouvert la brèche aux deux outsiders – Martin Fayulu et Freddy Matungulu – qui se sont mutuellement votés.
Le vote opéré à Genève le dimanche 11 novembre continue de livrer ses secrets. D’après les explications de l’envoyée spéciale de RFI à Genève, Vital Kamerhe et Félix Tshisekedi – deux « poids lourds » des candidats de l’opposition encore lice – n’ont pas voté l’un pour l’autre au premier tour. Chacun de ces candidats à savoir Félix Tshisekedi, Martin Fayulu, Vital Kamerhe et Freddy Matungulu qui ont participé au vote au premier tour, avaient chacun deux voix. Ils devaient voter pour eux-mêmes et voter un autre candidat parmi les quatre. Seulement voilà, les deux favoris ne sont pas votés l’un pour l’autre.
Félix Tshisekedi, opposé à Vital Kamerhe, a préféré voter pour lui-même et pour Martin Fayulu, alors que ce dernier, votera pour Freddy Matungulu et pour lui-même, ne rendant pas l’encenseur au leader de l’UDPS. Ce qui provoque un sentiment de frustration chez Félix Tshisekedi qui a le sentiment d’avoir été trahi par son proche et « frère » de l’église, Martin Fayulu avec qui il aurait fait un deal une heure avant la réunion.
« Cher frère Martin, au Nom du DIEU que ns prions toi et moi au Centre Missionnaire Philadelphie, je te demande de dire à l’opinion les termes de l’engagement que tu as pris devant moi, les yeux dans les yeux, 1h avant la réunion. Ainsi ns pourrons parler d’intérêt de la nation. », a twitté Félix Tshisekedi. Cela en réponse à un autre twitt de Martin Fayulu sur le retrait de deux opposants de l’accord de Genève.
De l’autre côté aussi, Freddy Matungulu, qui a bénéficié du vote de Vital Kamerhe, a voté en retour Martin Fayulu. Les deux favoris se retrouvent ainsi au bas de l’échelle. Martin Fayulu sort en tête de scrutin suivi de Freddy Matungulu, en obtenant chacun 3 voix. Ce qui les a conduits au second tour où tous les 7 leaders ont été appelés à départager Fayulu et Matungulu.
Jean-Pierre Bemba – invalidé par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) puis par la Cour constitutionnelle – ne sent pas responsable de la débâcle de deux « poids lourds » encore en lice pour le scrutin présidentiel du 23 décembre.
Contacté par le journal Afrique de TV 5 Monde, le chairman du Mouvement de libération du Congo (MLC) a assuré hier, jeudi 16 novembre, que les candidats invalidés n’étaient pas « pesants » parce qu’exclus du vote au premier tour. Il fait allusion à lui et à Adolphe Muzito puis Moïse Katumbi qui n’a pas pu rentrer au pays pour faire acte de sa candidature. Se dédouanant ainsi du sort qui est arrivé aux leaders de l’UDPS et de l’UNC. Avant de les appeler à revenir à l’accord de Genève.
Vital Kamrhe, lui, pointe du doigt le mauvais jeu de Freddy Matungulu et Martin Fayulu. Certains analystes vont plus loin pour s’interroger s’il y a eu vote « tribal » à Genève. « (…) Matin Fayulu, Freddy Matungulu et Adolphe Muzito sont tous issus de l’ex-province du Bandundu, dans le sud-ouest du pays. Des origines communes qui ont fortement compté au moment du vote. », écrit POLITICO.CD qui pointe du doigt l’entente entre ces trois personnes originaires du même coin du pays.
Mais avant peut-être que le « clan » Bandundu se la joue « tribu » en lieu et place de Nation, les deux favoris s’étaient déjà neutralaaisés en évitant de se donner des voix l’un pour l’autre. Avant de se faire « trahir » par leurs alliés de circonstance : Fayulu contre Félix et Matungulu contre Vital.
CN