Théophile Mbemba : vraiment l’homme de la situation ?

La baisse du niveau de l’enseignement supérieur et universitaire en République démocratique du Congo suscite des inquiétudes. La qualité intellectuelle et les connaissances de la plupart des étudiants ne reflètent pas leur niveau.
Ministre de tutelle, Théophile Mbemba a pris une série de mesures, depuis sa nomination, pour mettre de l’ordre dans ce secteur. Celles-ci vont de la fermeture des établissements jugés non conformes.
Lors de l’ouverture de l’année académique 2015-2016, une centaine d’établissements d’enseignement supérieur jugés non viables ont été fermés le 17 octobre. La plupart d’entre eux sont des extensions installées dans les cités et villes du pays. Par la même occasion et pour le même motif, il a fermé plusieurs auditoires fonctionnant en dehors des leurs sites universitaires.
Peu de temps auparavant, dénonçant certaines pratiques qui ternissent l’image des universités congolaises, notamment le non-respect du calendrier académique, l’inscription des étudiants à la veille de la session et les mauvaises conditions dans le déroulement des enseignements, il avait interdit la défense des travaux de fin d’études au-delà des dates prévues dans le calendrier académique.
Sur le terrain, si les établissements fermés ont cessé de fonctionner, de l’Université de Kinshasa (UNIKIN) à l’Institut facultaire des Sciences de l’information et de la communication(Ifasic) en passant par l’Institut supérieur de commerce(ISC) par contre,  la mesure interdisant la défense des mémoires de fin d’études n’a pas été respectée.
Plutôt que d’obéir aux instructions du ministre, certaines institutions ont modifié le mode de soutenance qui s’est faite dans la discrétion.
D’autre part, le patron de l’ESU a signé, le 30 décembre 2015,  une série d’Arrêtés portant  nomination des membres de comités de gestion des universités et instituts supérieurs publics sur toute l’étendue du territoire national.
Aux termes de ces Arrêtés, les professeurs Munkeni Lapess, Kimwanga, Kishiba, Fitula et Mbangala  ont été désignés respectivement recteurs de l’UNIKIN, de l’IFASIC, de l’UPN, de l’UNILU et DG l’ISC/Kinshasa.
Les Professeurs Kasengedia Motumb et Toengaho Lokundo ont été reconduits respectivement aux postes de directeur général  de l’ISTA  et Recteur l’Université de Kisangani tandis que le Secrétaire général académique de l’ISP/GOMBE, Emilienne Akonga Endumbe a été désignée directeur général de cet établissement.
Pour certains observateurs, la détermination de Théophile Mbemba à assurer de l’ordre dans ce secteur risque d’être vouée à l’échec pour diverses raisons notamment, le manque de suivi, la non-appropriation de ces mesures par les membres de la corporation et le manque des moyens financiers.
Reste à savoir si les nouveaux gestionnaires désignés vont freiner la baisse du niveau qui ronge l’enseignement supérieur en luttant contre la corruption, les mauvaises conditions d’apprentissage, le favoritisme et bien d’autres tares. « Le ministre a affiché sa bonne volonté. Il l’a transformée en actes et il ne reste plus qu’aux gestionnaires des établissements d’enseignement supérieurs et universitaires de faire leur part », croit savoir un professeur.

R. Djanya

 

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