« Investir dans la force productrice de la femme rurale, priorité de la RDC » et « L’heure est venue : les activistes rurales et urbaine transforment la vie des femmes », tels sont les thèmes retenus cette année au niveau national et international pour commémorer le 8 mars 2018.

La commémoration de cette édition met l’accent sur la femme rurale, qui approvisionne le pays en produits agricoles. A Kinshasa, l’académie des Beaux-Arts était prise d’assaut par des femmes des différentes couches sociales pour célébrer la deuxième phase de cette journée, après la première phase organisée dans l’avant-midi au parc de la vallée de la N’sele mais également du lancement de la 6ème foire de l’entreprenariat féminin avec l’exposition des produits agricoles des femmes.
Plusieurs autorités ont été présentes à cette manifestation parmi lesquelles figurent la ministre du Genre, Enfant et Famille, la ministre provinciale du Genre, Environnement et Education, l’Ambassadeur du Canada en RDC, la représentante du Secrétaire général de l’ONU en RDC, le représentant de la FAO et le représentant de l’UNFPA. La Ministre provinciale du Genre, Thérèse Olenga, qui a présenté le gouverneur de la ville de Kinshasa, à cette occasion, a rappelé que le mois de mars est un mois de toutes les interpellations, mois des questionnement, mois des préoccupations et surtout mois de démonstration.
Pour elle, la femme doit davantage se positionner dans sa vision, dans ses actions, dans la lutte pour relever le défis et autres obstacles qui jalonnent encore notre chemin afin d’atteindre le réel résultat. Par ailleurs, ce résultat passe par la réalisation des Objectifs du Développement Durable (ODD). Parmi ces objectifs, il y en a qui sont spécifiques à la femme, « cela permettra effectivement un plein épanouissement de nos populations » a rassuré Thérèse Olenga. A ce propos, elle a salué la thématique proposée avec justesse cette année, qui invite à l’action mais aussi à la reconnaissance, une reconnaissance à la contribution ô combien essentielle de la femme en générale, de la maman maraichère et de la femme rurale en particulier sur la survie des familles. Cette contribution, dit-elle, coute et pèse. Elle a également salué de la communauté internationale ainsi que le ministère du Genre, Famille et Enfant, pour avoir convié la société à tourner son regard vers cette actrice principale du développement, qui est la femme rurale.
La représentativité de la femme congolaise aux différents niveaux de décision a été toujours difficile, reconnait la ministre. Plusieurs causes sont à la base de cette situation, il s’agit notamment de l’analphabétisme répandu dans les milieux ruraux et constitue l’un des principaux freins à la participation active des femmes rurales aux élections. C’est ce qui justifie la faible participation des femmes rurales comme candidates et électrices au dernier scrutin organisé en RDC. En effet, la femme rurale analphabète constitue une population marginalisée qui rencontre des obstacles importants, l’empêchant d’exercer ses droits électoraux. Et pourtant, les femmes rurales représentent la majorité de l’électorat congolais.
Pour ce faire, il est impérieux que des campagnes de sensibilisation sur le processus électoral soient davantage renforcées surtout dans les milieux ruraux caractérisés par de manque de moyens d’information et de communication pour atteindre le coin le plus reculer de la RDC. Rappelons que la journée internationale des droits des femmes a été célébrée en deux phases, premièrement au parc de la vallée de la N’sele dans la commune qui porte le même nom puis à l’Académie des Beaux-Arts (ABA) où s’est ouvert une foire de l’entreprenariat féminin avec l’exposition des produits agricoles et celle des photos des femmes immortelles du pays. Des concerts ont agrémenté cette activité festive. Cette foire de l’entreprenariat féminin se déroule pendant trois jours, soit du 8 au 10 mars 2018.
Rebecca Bulungu