Adopté au Sénat le vendredi dernier, ce texte, une fois promulgué, marquera un grand pas pour la tenue des élections selon le calendrier de la Commission électorale nationale indépendante (CENI).
Selon des indiscrétions, le chef de l’Etat, Joseph Kabila Kabange, pourrait promulguer ce mardi 08 mai la loi sur la répartition des sièges par circonscription électorale pour les législatives prochaines. Ce texte qui servira d’annexe à la nouvelle loi électorale a été adopté vendredi au Sénat. Sa promulgation par le président de la République rapprochera de plus en plus le peuple congolais des urnes le 23 décembre prochain, après les rendez-vous ratés de 2016 et 2017.
Par où passerait une nouvelle prolongation des élections ?
Acculé par l’Occident et récemment par les chefs d’Etat de la SADC de tout mettre en œuvre pour faire respecter, cette fois-ci, le rendez-vous électoral contenu dans le calendrier publié le 5 novembre 2017 par la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Joseph Kabila qui n’a cessé de dire depuis que la date des « élections sont irréversibles » ne devrait plus avoir une grande marge de manœuvres. Ses détracteurs l’accusent pourtant d’activer d’autres subterfuges pour prolonger son « glissement » à la tête du pays, lui qui ne devrait plus être président depuis le 19 décembre 2016 si les élections étaient organisées dans le délai constitutionnel car ayant épuisé ses deux mandats. Parmi ces manœuvres, ils citent notamment une « opération de charme » à l’endroit de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) pour proposer le poste de Premier ministre à Félix Tshisekedi, l’actuel président de ce parti. Une rumeur persistante malgré la démentie de Fatshi qui dit être « ni preneur, ni demandeur » de ce poste. Une fois la loi sur la répartition des sièges promulguée, que pourrait être le plus grand obstacle pour le non-respect du rendez-vous du 23 décembre 2018 ?
L’argent
L’argent ? Kinshasa, qui a refusé l’appui international à ce processus, a confirmé qu’il sera à même de le financer seul, ragaillardi par l’appréciation actuelle du prix des matières premières exportées par la RDC sur le marché international. Mais sur le concret, les moyens tombent à compte-goutte dans la caisse de la CENI. Depuis le début de l’année, le gouvernement n’a libéré que plus 31 millions de dollars. Alors que le plan de décaissement prévoyait une enveloppe de 159 millions de dollars de janvier à mars 2018. Malgré cela, la CENI ne s’est pas encore plainte d’une incidence négative sur son programme due au retard de financement. Mais à ce rythme, atteindre la barre 432 millions de dollars (enveloppe pour la présidentielle et législatives nationales et provinciales) d’ici le 23 décembre s’avère compliqué.
Enrôlement diaspora
Enrôlement de la diaspora ? Estimés à 14 millions, les Congolais vivant à l’étranger devraient, eux aussi, être enregistrés pour la première fois pour qu’ils votent. Mais depuis la semaine dernière, la CENI est sur le point d’abandonner cette initiative à la fois coûteuse et compliquée. Si cet abandon est entériné par le Parlement, il permettra de gagner du temps et de s’en passer du coût de ces opérations.
Machine à voter
Machine à voter ? C’est le plus grand problème non encore résolu. Corneille Nangaa ne veut recevoir les conseils de personne dans sa détermination à introduire dans les prochaines élections ces engins innovants. Le président de la CENI se dit même prêt à aller aux élections sans l’opposition qui rejette l’application de ces « machines à voler ». L’Occident est aussi contre.
A l’heure actuelle, le scénario à craindre est qu’arrivé à quelques semaines ou jours des scrutins, la CENI puisse enfin abandonner cette option et pousser à la patience de plusieurs mois, électeurs et politiques en attendant la commande, l’achat et l’acheminement des bulletins de vote à partir de l’extérieur. Dans ce processus, il faudrait s’attendre apparemment à tout.
CN