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Malgré le souhait émis par Léon Kengo, le président du Sénat, de voir la question sur le seuil de représentativité faire l’objet d’un consensus plus large avant son intégration dans la loi, son appel n’a pas été entendu. La loi a été adoptée comme proposée au niveau de l’Assemblée nationale.
Selon des analystes, la loi électorale adoptée par les parlementaires congolais le vendredi 16 décembre donne raison à l’ancien Premier ministre Adolphe Muzito qui, dans sa 8ème tribune intitulée «la RDC est un pays d’aveugles conduit par des borgnes ! ».
Dans cette 8ème tribune, Adolphe Muzito rappelait que la République Démocratique du Congo (RDC) était dirigée par des partis politiques qui n’ont aucun ancrage dans la population. A l’époque, des compatriotes avaient accusé l’ancien Premier ministre d’avoir « craché » sur certains acteurs politiques. Ceux qui se sont sentis choqués par les propos d’Adolphe Muzito, se rendent compte aujourd’hui que l’ancien Premier ministre ne s’était pas trompé d’analyse. En effet, les faits lui ont donné raison.
Dans sa problématique, Adolphe Muzito rappelait que dans les démocraties modernes, « le succès des Etats et des économies dans leur processus de construction et de développement, est fonction de la force et de la solidité historique et idéologique des partis politiques qui les conduisent et s’alternent à la tête du pays ». Et l’élu de Kikwit, dans la province du Kwilu, de faire ce constat : « Le leadership congolais est caractérisé, de l’accession du pays à l’indépendance à ce jour, par une dégradation progressive de sa légitimité, de sa cohésion et de sa stabilité, vis-à-vis de l’électorat national ».
Pour lui, cette dégradation constante se traduit aujourd’hui par un émiettement de l’électorat, doublé d’un affaiblissement de principaux partis et plates-formes politiques du pays du point de vue de leur cohésion, de leur stabilité et de la capacité de mobilisation des masses ; une faible adhésion des masses aux politiques publiques ; une désaffection croissante des populations vis-à-vis des dirigeants et des partis politiques.
Parlant de l’avenir des principaux regroupements politiques existant en RDC, Adolphe Muzito interpellait, par exemple, le camp présidentiel en ces termes : « La MP mérite une refondation, si ses membres ne veulent pas la voir disparaitre. Cette refondation devrait se faire sur la base de principes républicains et des valeurs nouvelles qu’elle choisira de porter. Sinon, elle devra se préparer à d’autres implosions, si ce n’est à sa disparition ».
Pour rappel, voici in extenso la 8ème tribune publiée le 21 septembre 2105 par l’ancien Premier ministre Adolphe Muzito.
8ème Tribune d’Adolphe Muzito : « La RDC est un pays d’aveugles conduit par des borgnes ! »
I. La problématique
Dans les démocraties modernes, le succès des Etats et des économies dans leur processus de construction et de développement, est fonction de la force et de la solidité historique et idéologique des partis politiques qui les conduisent et s’alternent à la tête du pays.
Le leadership congolais est caractérisé, de l’accession du pays à l’indépendance à ce jour, par une dégradation progressive de sa légitimité, de sa cohésion et de sa stabilité, vis-à-vis de l’électorat national.
Cette dégradation constante se traduit aujourd’hui par :
1) un émiettement de l’électorat, doublé d’un affaiblissement de principaux partis et plates-formes politiques du pays du point de vue de leur cohésion, de leur stabilité et de la capacité de mobilisation des masses ;
2) une faible adhésion des masses aux politiques publiques ;
3) une désaffection croissante des populations vis-à-vis des dirigeants et des partis politiques ;
Pour illustrer cela, il suffit d’analyser les résultats des dernières élections législatives de 2011.
Le peuple congolais, au travers de ces élections, a affiché une désaffection particulière vis-à-vis des principaux partis politiques à travers le volume des suffrages exprimés en leur faveur.
Quelle est la cause de cette évolution négative du lien entre le leadership congolais et son peuple ?
Pour tenter de cerner le phénomène, nous essayons de le placer dans son contexte de temps et d’espace.
II. L’état de la question
Evolution dans le temps de la légitimité et des poids politiques des partis politiques congolais
La légitimité et le poids politique d’un parti politique se mesurent principalement par sa taille dans l’électorat du pays et son ancrage sociologique dans les catégories sociales dont il défend les valeurs et les intérêts.
Comme on le voit, dans les statistiques ci-après, le lien entre les principaux partis politiques et le peuple, à travers l’expression des urnes, des élections de 1960 à celles de 2011, s’est délité au fil du temps.
En effet, les tailles électorales des partis et des plates-formes politiques en RDC, en terme des résultats des élections législatives de 1960, 2006 et 2011 (hormis les périodes de dictature et de transition de 1965 à 2005), au lieu de s’améliorer, en signe de consolidation de la démocratie, se sont plutôt effritées dans le temps, alors que les partis ont continué à augmenter en nombre.
Elections législatives de 1960
En effet, en 1960, sur la vingtaine des partis qui avaient concouru aux élections, 4 principaux partis politiques, à eux seuls, ont pu constituer la majorité avec 51 % de l’électorat, sur un socle idéologique appelé « nationalisme ». Ils avaient fait face au bloc fédéraliste et autres, totalisant 49 %.
Il s’agit de :
MNC-L avec 41 sièges, soit 30 %
PSA avec 13 sièges, soit 9 %
CEREA avec 10 sièges, soit 7 %
BALUBAKAT avec 7 sièges, soit 5 %
Majorité S/Total 71 sièges, soit 51 %
ABAKO avec 12 sièges, soit 9 %
PNP avec 15 sièges, soit 11 %
PUNA avec 7 sièges, soit 5 %
MNC-K avec 8 sièges, soit 6 %
CONAKAT avec 8 sièges, soit 6 %
UNIMO avec 1 siège, soit 1 %
Autres avec 15 sièges, soit 11 %
Minorité S/Total 66 sièges, soit 49 %
Total général : 137 sièges 100 %
Elections législatives de 1965
Pour la Convention Nationale Congolaise de Tshombe (CONACO), Coalition majoritaire :
CONACO avec 35 sièges, soit 21 %
CONAKAT avec 9 sièges, soit 5 %
23 Autres avec 78 sièges, soit 47 %
Majorité S/Total 122 sièges, soit 73 %
Pour la Confédération des Démocrates Congolais de Kasa-Vubu (CODECO)
UNICENTRAL avec 4 sièges, soit 2,4 %
PUNA avec 4 sièges, soit 2,4 %
ABAKO avec 3 sièges, soit 1,8 %
Autres avec 34 sièges, soit 20,4 %
Minorité S/Total 45 sièges, soit 27 %
Total général 167 sièges, soit 100 %
Ainsi donc, en 1965 deux grandes coalitions politiques furent créées : la Convention Nationale Congolaise (CONACO) de Tshombe et la Confédération des Démocrates Congolais (CODECO) regroupée autour de Kasa-Vubu et d’autres leaders opposés à Tshombe.
223 partis déposèrent des listes pour un total de 167 sièges. Malgré les lacunes, la CONACO s’est positionnée comme la principale force politique avec 122 élus sur un total de 167 députés, soit 73% de l’électorat.
La coalition majoritaire était ainsi conduite par deux principaux partis de même obédience politique qui à eux seuls, avaient obtenu 26% de l’électorat (CONACO et CONAKAT) ; une taille relativement significative, même si elle s’est révélée assez faible par rapport à celle du parti-phare de la Majorité des élections de 1960, à savoir le MNC avec 30%.
La minorité, elle, avec Kasa-Vubu comme leader, avait obtenu un total de 27% des suffrages.
Les résultats de ces deux camps politiques ont révélé le caractère un peu plus fragmentaire de l’électorat congolais, cinq ans après l’indépendance. Ainsi, malgré la définition d’un programme commun, la solidité de ces coalitions était sujet à caution.
Elections législatives 2006
En 2006, avec le retour à la démocratie pluraliste, le pays a connu un foisonnement des partis politiques, d’environs 200. Avec 5 principaux partis politiques de la Majorité, le PPRD, le PALU, le MSR, la F. RENOUVEAU et l’UDEMO, qui représentaient ensemble 39,2% de l’électorat, la majorité était assise sur plusieurs petits partis politiques et des indépendants, option qui a été de nature à diluer l’unité de commandement de ladite majorité.
Dépourvue de tout lien idéologique clair, cette coalition n’était assise sur aucun compromis politique en terme de programme de gouvernement négocié et représentant une plage des réformes à engager au cours du mandat.
Poids électoraux des partis en 2006
PPRD avec 101 sièges, soit 20,2 %
PALU avec 34 sièges, soit 6,8 %
MSR avec 27 sièges, soit 5,4 %
F. RENOUVEAU avec 26 sièges, soit 5,2%
UDEMO avec 9 sièges, soit 1,8 %
S/Total 197 sièges 39,4 %
MLC avec 64 sièges, soit 12,8 %
INDEPENDANT avec 63 sièges, soit 12,6 %
RCD avec 15 sièges, soit 3,0 %
CDC avec 10 sièges, soit 2,0 %
CODECO avec 10 sièges, soit 2,0 %
S/Total 162 sièges 32,4 %
Autres avec 141 sièges, soit 28,2 %
S/Total 141 sièges 28,2 %
Total général 500 sièges 100 %
Elections législatives de 2011
En 2011, le pays comptait plus ou moins 400 partis politiques. Ce foisonnent était voulu par les tenants du pouvoir comme stratégie pour faire face au mode du scrutin qui, en RDC, est « la proportionnelle » et au pressentiment qu’ils avaient eu de la désaffection des populations vis-à-vis de leur camp politique. Ils avaient espéré ainsi augmenter leurs chances en misant sur les partis « fantômes » supposés par eux comme vierges et non comptables du bilan politique, considéré par eux, à tort, comme peu reluisant, à la fin du mandat.
La configuration politique de l’électorat après le scrutin s’est présentée comme suit :
Principaux partis de la Majorité
PPRD avec 62 sièges, soit 12,4 %
MSR avec 27 sièges, soit 5,4 %
PALU avec 17 sièges, soit 3,4 %
AFDC avec 17 sièges, soit 3,4 %
ARC avec 16 sièges, soit 3,2 %
S/Total 139 sièges 28,8 %
Principaux partis de l’Opposition
UDPS avec 41 sièges, soit 8,2 %
MLC avec 22 sièges, soit 4,4 %
UNC avec 17 sièges, soit 3,4 %
S/Total 80 sièges 16,0 %
Autres partis
PPPD avec 29 sièges, soit 5,8 %
INDEPEND avec 16 sièges, soit 3,2 %
Autres (petits partis ou partis fantômes) avec 236 sièges, soit 47,2 %
S/Total 281 sièges 56,2 %
Total général : 500 sièges 100%
En vue de former leur majorité parlementaire pour le quinquennat 2011-2016, les 5 principaux partis politiques de la Majorité de 2006-2011 : le PPRD, le MSR, le PALU, l’AFDC, l’ARC qui n’avaient que 28,8 % de l’électorat, se sont appuyés sur de petits partis et des indépendants dans le cadre de la MP. Ces derniers, à eux seuls, constituaient du fait d’un très grand émiettement de l’électorat, la majorité de la Majorité, soit 56,2%.
Ainsi, la vraie majorité se plaçait du côté de petits partis (56,2%) plutôt que de celui de grands partis (28,8%) dont la plupart ont vu leurs poids politiques diminuer d’au moins 50%.
Le poids électoral de la Majorité et de ses partis politiques (2011-2016)
La nouvelle majorité, une fois de plus, dépourvue de tout fondement idéologique et sans programme de réformes à mener, s’est révélée être une nébuleuse dont les membres n’avaient en commun que la préoccupation du partage du pouvoir. Pouvoir dont l’exercice était le seul facteur, qui pour l’avenir, aller les unir ou les diviser.
Voilà une « ferraille » composite que devait tirer le principal parti de la Majorité et de la RDC, le PPRD, dont la taille politique représentait moins de 13% pour un pays de 80 millions de vies humaines. Celui-ci, accompagné par des partis plus faibles encore, avec des tailles se situant entre 5 et 3% (le MSR, le PALU, l’ARC, l’AFDC, etc.), avait du mal à affirmer son leadership dans cette marmaille de ± 100 formations politiques antagonistes.
Le poids électoral de l’Opposition et de ses partis politiques (2011-2016)
Quant à l’Opposition, représentée par les trois principaux partis politiques, à savoir UDPS (8,2%), MLC (4,4%) et UNC (3,4%), son poids électoral s’est élevé à 16%, avec 80 sièges.
L’analyse montre qu’avec l’émiettement de l’électorat congolais en 2011, une table-ronde qui ne regrouperait que les principaux partis politiques du pays (de la Majorité et de l’Opposition), ne saurait être représentative du peuple et prétendre disposer de la légitimité nécessaire pour engager la République.
C’est dans ce cadre qu’il faut relever que, par rapport aux résultats des élections législatives de 2006, tous les principaux partis, de la majorité comme de l’opposition, ont vu leur électorat se rétrécir drastiquement de près de 50% en 2011.
Cette situation pose le problème de la représentativité de principaux partis politiques dans le corps électoral et donc de la légitimité de grands partis politiques du pays.
Leadership congolais dans l’espace africain
Par comparaison aux pays africains, on constate que les partis politiques congolais, de la Majorité comme de l’Opposition, sont caractérisés par une faible légitimité et un faible ancrage dans le peuple. En effet, comparés aux partis politiques de quelques pays du continent, les formations politiques congolaises affichent un grand déficit de leadership et de légitimité dans le peuple, au regard de leur ancrage dans les populations.
Par rapport à l’Afrique du Sud :
L’ANC, parti majoritaire représente à lui seul 62,15% de suffrages, tandis que son Opposition représente 37,85% comprenant :
Alliance démocratique d’Helen Zille : 22,23%
Economic Freedom de Julius Malema : 6,35%
Autres : 9,27%
Par rapport à l’Angola :
le MPLA, parti majoritaire de l’Angola représente à lui seul 71,84% de suffrages, tandis que son Opposition représente 28,16% comprenant :
UNITA d’Isaias Samakuva : 18,66%
Broad Convergence d’Abel Chivukuvuka : 6,00%
Autres : 3,50%
Par rapport au Sénégal :
La Coalition de Macky Sall avec l’Alliance pour la République en tête au Sénégal représente à elle seule 79,3% de suffrages, tandis que son Opposition représente 20,7% comprenant :
PDS d’Abdoulaye Wade : 8,0%
Dissidents de PDS : 2,7%
Autres : 10,0%
Comme on le voit, si le PPRD, avec sa taille (12,4%), était un parti sud-africain, angolais ou sénégalais, il ne mériterait pas de diriger l’un de ces pays et serait même indigne de conduire l’Opposition sud-africaine et angolaise dont les principaux partis d’Helen Zille pèsent 22,23% et l’Unita 18,66% de l’électorat. La situation serait encore plus grave pour les actuels ou anciens alliés du PPRD (MSR (5,4%), Palu (3,4%), AFDC (3,4%), ARC (3,2%), etc.), car ceux-ci seraient invisibles sur l’échiquier politique sud-africain, angolais et sénégalais. Ils seraient sur la liste de plus petits partis de l’Opposition de ces trois pays (Voir les statistiques ci-après), alors qu’ils sont, en RDC, considérés comme « les principaux partis » de la Majorité.Comme l’indique le tableau ci-après, la même situation est valable pour les partis politiques de l’opposition congolaise, comparée à celle des partis des oppositions sud-africaine, angolaise et sénégalaise.
RDC
ANGOLA
SENEGAL
AFRIQUE DU SUD
Partis
Suffrage
électoral
Partis
Suffrage
électoral
Partis
Suffrage
Electoral
Partis
Suffrage électoral
UDPS
8,2%
UNITA
18,6%
PDS
8,0%
ALLIANCE DEMOCRAT.
22,2%
MLC
4,4%
BROAD
6,0%
Dissident
/PDS
2,7%
ECONOMIC
FREEDOM
6,3%
UNC
3,4%
AUTRES
3,5%
AUTRES
10,0%
AUTRES
9,2%
D’où le qualificatif de borgnes pour le leadership congolais, à la tête des aveugles.
III. Les causes de l’effritement de la légitimité des partis et plates-formes de notre pays
L’émiettement de l’électorat, doublé de l’affaiblissement de principaux partis politiques
Les principales causes sont les suivantes
– La loi encourage la multiplication des partis politiques en ne mettant pas de garde-fous ;
– Le mode de scrutin proportionnel ;
– L’absence de fond idéologique des partis politiques ;
– La pauvreté financière des partis politiques ;
– Les partis politiques inconnus de l’électorat (sans tête, ni queue) ;
– Les alliances préélectorales entre partis politiques antagonistes ;
– La brièveté de vie (éphémère) ;
– L’adhésion des membres autour d’une personnalité forte (fondateur) ou d’un pouvoir dispensateur des postes plutôt qu’à une ligne politique.
La désaffection croissante des populations vis-à-vis des dirigeants politiques
Les causes principales sont les suivantes :
– L’instabilité des institutions ;
– L’absence de programmes crédibles ;
– La faiblesse des résultats économiques et sociaux ;
– L’instabilité des partis politiques et de leurs plates-formes ;
– L’absence des partis politiques historiques dans lesquels les masses se reconnaissent.
La faible adhésion des masses aux politiques publiques
Les causes principales sont les suivantes :
– L’absence de formation et d’éducation des masses par les partis politiques ;
– L’absence d’encadrement des masses dans les milieux ruraux ;
– L’abandon de l’administration des régions rurales ;
– Le manque de la décentralisation.
De l’implosion de la MP, comme cas d’école
L’implosion de la « MP » va conduire à d’autres implosions dans les mois ou années qui viennent. Car, les partis politiques ayant formé cette plate-forme et ceux de la nouvelle (G7) ont été liés ou sont liés, non pas à une idée, mais à un candidat Président de la République potentiellement gagnant et pourvoyeur des postes politiques.
La MP était ainsi créée autour d’un « président en exercice » et « candidat indépendant » de son parti politique et de ses alliés. Il n’y a jamais eu un débat de fonds en interne pour rapprocher les vues entre sa gauche, sa droite et ses indépendants. Cette plate-forme devait non seulement mourir parce qu’elle n’était pas assise sur un projet politique sérieux, mais sur un faisceau d’intérêts.
La MP et le G7, pour quel avenir ?
Nous devons nous interroger sur l’avenir de la plate-forme G7 et sur celui de sa génitrice, la MP, et à travers eux, celui de la RDC.
Les tares dont a souffert la MP, née AMP, sont à la base de son implosion. Liées à la nature et aux objectifs de ladite plate-forme, elles sont celles que cette réflexion a choisi d’analyser.
Du point de vue de sa nature, il s’est agi d’une alliance préélectorale entre des partis politiques (adversaires entre eux) et un candidat président de la République, au pouvoir, déclaré indépendant de ses alliés. Les engagements réciproques de deux parties, pour les premiers étaient d’aider le second à accéder au pouvoir d’Etat et pour celui-ci de leur donner en retour des postes publics, en cas de victoire.
La plate-forme elle-même n’avait ni âme, ni objectif propre. Car son existence et son fonctionnement étaient sujet à caution, du fait que sa tête était « indépendante » des partis membres de la structure et n’en était qu’une autorité morale.
Les partis-membres allaient aux élections, non seulement sans message commun, mais aussi en adversaires.
La survie de la plate-forme était liée, elle-même, à l’espérance de vie du candidat soutenu, à la tête de l’Etat. Quel comportement adopter à la fin du mandat de celui-ci ?
L’avenir du G7
L’avenir du G7 est dans son ADN, hérité de la MP, sa génitrice. Cette nouvelle plate-forme se dit être ni de gauche, ni de droite, ni de centre. Si pour se déterminer, elle attend un nouvel allié, un autre cheval gagnant, pourvoyeur des postes politiques en cas de victoire, sur lequel parier pour constituer l’alternance dans la continuité, la série des implosions va continuer au fil des mandats politiques. Nous pensons que les initiateurs de cette plate-forme devraient se créer une vision autre que celle qui a fondé la MP, s’ils veulent une plate-forme pérenne.
L’avenir de la MP
La MP mérite une refondation, si ses membres ne veulent pas la voir disparaitre. Cette refondation devrait se faire sur la base de principes républicains et des valeurs nouvelles qu’elle choisira de porter. Sinon, elle devra se préparer à d’autres implosions, si ce n’est à sa disparition.
Honorable Adolphe MUZITO
Premier ministre honoraire