Et si la CENCO proposait un Premier ministre ?

A un jour de la clôture des travaux sur l’adoption de l’Arrangement particulier entre la Majorité Présidentielle et le Rassemblement des forces sociales et politiques acquises au changement (RASSOP), les négociateurs du Centre interdiocésain sont loin de se mettre d’accord. D’aucuns craignent un atterrissage forcé des travaux. Décryptage.
«Dans tous les cas les travaux s’arrêtent le lundi, je crois que c’est une évidence pour tout le monde. Il n’y personne qui prend plaisir à tirer en longueur ce travail qui dérange tout le monde. Nous pensons jusque-là que le document [l’arrangement particulier] sera signé. Il y a des points qu’on n’arrive pas à clôturer, mais la vie continue. On peut étoffer certaines choses après, le lundi en tout cas on clôture». Cette déclaration, reprise par le site politico.cd, a été faite le samedi 25 mars, par Mgr Fridolin Ambongo, vice-président  de la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO).
D’aucuns se demandent si les Evêques prendront le risque de renvoyer tout le monde alors que les principaux points qui bloquent les discussions n’ont trouvé aucune solution. Parmi ces points, on peut citer le mode de désignation du futur Premier ministre ; la désignation du président du Conseil National du Suivi de l’Accord (CNSA) ; la répartition des postes ministériels…

Les divergences
De tous les points évoqués, celui relatif au choix du Premier ministre semble être le principal point de blocage. Sur ce point, chacun de deux camps politiques campe sur sa position. La Majorité Présidentielle exige que le Rassemblement lui présente une liste de trois personnes afin de permettre au chef de l’Etat, Joseph Kabila, d’user de son pouvoir discrétionnaire dans le choix du Premier ministre.
De son côté, le Rassemblement, le principal regroupement de l’Opposition, tient à l’article de l’Accord signé le 31 décembre 2016 qui stipule que « le Premier ministre est présenté par le Rassemblement et nommé par le chef de l’Etat ». Bien plus, les opposants brandissent la lettre laissée par feu Etienne Tshisekedi et dans laquelle il aurait désigné Félix Tshisekedi en qualité de Premier ministre. Pour le Rassemblement, le Premier ministre existe et il ne reste plus à Joseph Kabila de prendre une ordonnance pour le nommer.

Proposition de la CENCO
A ce sujet, la CENCO avait fait, la semaine passée, une proposition. Celle-ci consistait à ce que le dossier sur le choix du Premier ministre soit discuté entre la personne qui remplacera Etienne Tshisekedi au poste du Président du Conseil des sages du Rassemblement et le chef de l’Etat. Soutenue par le Rassemblement, cette proposition a vite été rejetée par la Majorité Présidentielle.
Pour la CENCO, par le biais de son vice-président, Mgr Fridolin Ambongo, la question de la désignation du Premier ministre, toujours non-résolue, pourrait finalement trouvée solution à la prochaine session de travaux. «C’est seulement une question de formulation, mais je ne crois pas que ça ne fait pas tellement problème», a-t-il souligné.
Face au blocage constaté sur la question du mode de désignation du Premier ministre, des voix s’élèvent pour suggérer que les Evêques, qui connaissent et les problèmes qui rongent la République Démocratique du Congo (RDC) et les acteurs sur terrain, proposent carrément un Premier ministre afin de départager les deux parties.
«Les Evêques catholiques de très près les acteurs politiques et ils savent maintenant qui est qui et qui veut quoi. Ils peuvent sortir de ce lot une personne à même de redonner vie à la nation en péril, car s’il faut attendre une solution de ces compatriotes qui ont fait preuve de leur insouciance pour l’avenir de la RDC, rien ne viendra», propose un observateur de la scène politique congolaise. Qui dit mieux !

CN

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