L’annonce de la création de la plateforme « Front commun pour le Congo » (FFC) composée des opposants membres du gouvernement et de la Majorité présidentielle autour de Joseph Kabila résonne comme une nouvelle manœuvre de compromission de cette frange de l’opposition.
C’est sur les antennes de la Radiotélévision nationale congolaise (RTNC) que Lambert Mende, porte-parole du gouvernement, a fait le compte-rendu de ce qu’il a appelé « retraite gouvernementale » à Kingakati, autour de Joseph Kabila.
Parmi les grandes annonces, Lambert Mende a évoqué la mise en place d’une nouvelle plateforme politique appelée « Front commun pour le Congo » (FFC). Cette nouvelle machine politique est placée sous l’autorité morale de Joseph Kabila et est composée de la Majorité présidentielle (MP) et des plateformes et partis des « opposants » membres du gouvernement d’Union nationale dirigée par Bruno Tshibala.
Objectif : permettre à ses membres de participer à la conquête du pouvoir à tous les niveaux au terme des prochaines élections. Il sera ainsi question de présenter un candidat unique à la présidentielle du 23 décembre.
Compromission
La création de cette plateforme n’est vraiment pas une surprise. Elle a été annoncée depuis plusieurs semaines dans les couloirs politiques. Mais le plus surprenant est d’admettre que ces membres du gouvernement « débauchés » de l’opposition soient toujours en mesure de se considérer comme opposants. Ce nouveau mariage devrait avoir des conséquences.
La première est que l’actuel gouvernement ne devrait plus être considéré comme celui de « l’union nationale », car il existe désormais en son sein un seul camp politique aux objectifs communs appelé FFC. D’ailleurs, depuis leur nomination, la bande à José Makila(très laudatif à l’égard du chef de l’Etat), Jean-Lucien Bussa, Lisanga Bonganga, Ingele Ifoto et autres, n’ont plus agi en opposants. Au contraire, leurs flèches empoisonnées ont tourné sur d’autres opposants restés à l’écart de la mangeoire. « Monsieur Kabila » d’hier qui était le « mal congolais » est tout d’un devenu un illuminé, un « sisa bidimbu », visionnaire inspiré de la Révolution de la Modernité. Ainsi de suite.
Alors qu’ils se sont déjà compromis en se laissant débauchés au gouvernement par des moyens peu orthodoxes, ces « opposants » ont ajouté une couche en faisant front avec leurs ‘ennemis d’hier ».
« Oui, ils diront que la politique est dynamique. Il n’y a pas de dynamisme dans les convictions profondes. L’unique raison qui dicte leur décision est le bénéfice de jouir des faveurs étatiques à la tête des ministères », commente un analyste politique indépendant.
Entretemps, reste à savoir s’ils approuveront une probable candidature de Joseph Kabila à la prochaine présidentielle.
CN