Dans son édition parue le 13 septembre dernier, le quotidien Le Potentiel titrait à sa Une : « Porté par la France, soutenu par l’ONU : le 3ème dialogue arrive ». Comme il fallait s’y attendre, cet article a provoqué des réactions dans tous les états-majors politiques. Au niveau de l’Opposition dite radicale, on rejette en bloc l’idée de ces nouvelles négociations.
Réagissant aux rumeurs sur la tenue de nouvelles négociations entre les délégués de la Majorité Présidentielle et l’Opposition, Félix Tshisekedi, le président du Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement (Rassop) a, dans une mise au point faite le 14 septembre « rejeté toute idée d’un probable 3ème dialogue avec le camp Kabila ».
Dans la foulée, Félix Tshisekedi a rappelé que la plate-forme qu’elle dirige reste attachée à l’Accord de la Saint-Sylvestre signé le 31 décembre 2016 entre les délégués de la Majorité Président et ceux du rassemblement. Aux termes de celui-ci, il était conclu qu’un Gouvernement dirigé par une personnalité désignée par le Rassop/Limete allait être mis en place. Surtout, il (Accord) stipulait que l’élection présidentielle allait être organisée avant la fin du mois de décembre 2017.
Le Rassop accuse JKK
Depuis l’échec de l’application de l’Accord dit de la Saint-Sylvestre, le Rassemblement pointe un doigt accusateur sur le camp présidentiel, mieux, sur le Joseph Kabila, de bloquer la mise en œuvre dudit Accord. C’est ce qu’a répété Félix Tshisekedi dans sa mise au point.
« Le Rassemblement ignore tout de l’organisation et de la tenue d’un troisième dialogue, a tranché le président du Rassop. Le Rassemblement profondément attaché à sa nouvelle feuille de route adoptée à l’unanimité à l’issue de son Deuxième Conclave et à ses nombreuses prises de position subséquentes, rejette l’idée d’un troisième dialogue orchestrée et véhiculée par Joseph Kabila et ses acolytes ».
Les opposants réunis au sein du Rassemblement rejette cette démarche parce qu’ils considèrent que « Joseph Kabila a délibérément bloqué le processus électoral et sabordé l’Accord de la Saint-Sylvestre ». Pour ce, la principale plate-forme de l’Opposition en RDC « constate en conséquence que Joseph Kabila a renoncé et donc perdu la légitimité que seul l’Accord lui conférait » ?
Disqualification politique
Tirant les leçons de la non application de l’Accord du 3& décembre 2016, Félix Tshisekedi a, dans sa mise au point, indiqué que « le chef de l’Etat congolais, Joseph Kabila, ne peut en aucune manière se prévaloir de la qualité de président de la République Démocratique du Congo ». Le président du Rassop estime que Joseph Kabila s’est lui-même disqualifié et ne peut plus être considéré comme un interlocuteur crédible ».
Et Félix Tshisekedi de conclure : « Joseph Kabila est un problème intégral, mais le processus prévu par l’Accorde la Saint-Sylvestre doit aboutir, se poursuivre sans Joseph Kabila ». A ce sujet, le Rassemblement propose l’organisation d’une transition politique sans Joseph Kabila si jamais l’élection présidentielle n’est pas organisée avant la fin de cette année.
Du côté de la Majorité Présidentielle, même si l’on caresse l’idée d’un énième dialogue pour obtenir un « glissement », l’on rappelle que l’Accord de la Saint-Sylvestre est déjà mis en application avec la nomination de Bruno Tshibala comme Premier ministre et Joseph Olengankoy comme président du Conseil National de Suivi et de l’Application de l’Accord (CNSA).
CN