Elections 2018 et règlement des contentieux électoraux : quelle perspective pour la RDC ?

Voici quelques semaines passées depuis que le calendrier électoral aménagé a été publié en République Démocratique du Congo. La Commission Electorale Nationale Indépendante accusé de ne pas vouloir organiser réellement les élections en RD Congo s’est ainsi dédouanée face à l’opinion publique tant nationale qu’internationale. Il a fallu la pression américaine pour y arriver. Le ministère de la Justice invite le gouvernement à financer la construction des tribunaux de paix pour le règlement des contentieux électoraux qui devaient venir des élections prévues pour fin 2018.

Effet, il a fallu le voyage de l’ambassadrice américaine aux Nations Unies Nikki Haley pour dire aux autorités congolaises que l’échéance de 2019 annoncée par le Président de la CENI n’arrangeait pas la communauté internationale qui attendait plutôt, ces élections congolaises pour 2018. La CENI s’est adoptée malgré les réactions pour raison de « souveraineté du Congo », manifestées par certains corps politiques du pays pour sauver la face.

Cette volonté d’aller aux élections proclamée par la CENI est-elle vraie ? La question mérite d’être posée quand qu’au Congo, les politiciens cherchent toujours à s’abriter derrière la Constitution dont on ne retient que les détails pour sauver leurs intérêts, quand ils ne recourent pas à des « combinazione » (à l’italienne) qui retardent les vraies solutions au problème du pays dont les élections.

Pouvons-nous croire que cette fois-ci, nous irons aux élections en 2018 ? Avec quelle conséquence, la paix ou le chaos ? Quand on connait le comportement des africains à des nombreux contentieux. Comment le gouvernement de la RDC compte-t-il répondre à ces problèmes ? Un adage français dit : « qui veut aller loin, ménage sa mouture ». Le gouvernement congolais pourra-t-il aider la CENI à réussir ces élections ? Le doute est permis.

On assiste dans le pays à une valse de Premiers Ministres, mais on n’observe aucune continuité dans la politique du pays. Tenez ! En 2015, le gouvernement Matata a lancé sur fonds propres du gouvernement avec le même ministre de la justice que l’actuel, un vaste projet de construction de tribunaux paix (Tripaix), en prévision des élections attendues en 2016.

Ces tribunaux devaient permettre de rapprocher la justice du justiciable et surtout, de faciliter le règlement des contentieux électoraux qui devaient venir des élections. Trente tribunaux ont été prévus et les travaux ont été lancés pour dix tribunaux en première phase et 20 en deuxième phase, avant d’aller plus loin. Malgré la réalisation des dix premiers tribunaux, ces bâtisses sont restées soit non équipées soit non finies. Le projet est en rade.

On a préféré lancer un niveau : la restauration des prisons. Ce dernier prépare-t-il à des élections apaisées ? La construction des tribunaux de paix est-il un projet qui aura permis de gaspiller de l’argent comme celui de la construction des stades ? La RDC navigue-t-elle à vue ? Est-elle devenue un pays sans vision ? La paix est un bien précieux pour tous.

KC (CP)

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