Vulgarisation de 28 mesures économiques du gouvernement, Bahati en réunion avec le secteur privé ce vendredi

Après une réunion dont il a lui-même assuré la présidence, mercredi 2 mars dernier, le patron de l’Economie nationale va de nouveau rencontrer, ensemble avec ses collègues du gouvernement, les opérateurs économiques du secteur privé. Une réunion qui va notamment être axée sur les propositions que pourraient apporter ces opérateurs privés pour la réussite totale de l’application des 28 mesures économiques prises par le gouvernement en vue de faire face à la crise économique internationale dictée par la chute des cours des matières premières.

Modeste Bahati, qui a reçu la charge de vulgariser les mesures urgentes du gouvernement, s’est tourné vers les opérateurs du secteur privé ces derniers jours. Parmi ses cibles : la Fédération des entreprises du Congo (FEC), la COPEMECO, la FENAPEC et autres. Lors de la dernière rencontre, la FEC n’a pas rejeté les 28 mesures du gouvernement pour garantir la stabilisation et la relance de l’économie congolaise dans un contexte de chute des cours des matières premières. Bien au contraire, elle a plutôt salué l’initiative du gouvernement et a promis d’apporter quelques propositions ce vendredi 4 mars pour renforcer leur efficacité.
Le tout puissant patronat congolais (FEC), avait demandé et obtenu du gouvernement le rendez-vous de ce vendredi pour avoir un temps de réflexion avant de marquer son adhésion à la mise en œuvre de ces mesures. Déjà, le mercredi, les deux parties, à savoir d’une part, le gouvernement représenté par le ministre de l’Economie nationale, ceux des Finances et du Portefeuille, le vice-ministre du Budget ainsi que le vice-gouverneur de la Banque centrale du Congo, et d’autre part, les organisations professionnelles, avec en leur tête, la FEC, ont convenu de mettre en commun leurs efforts pour aider le gouvernement à maintenir le cap.  Pour permettre à ces opérateurs de mieux comprendre la démarche du gouvernement, un document de travail a été remis aux délégués de différentes structures professionnelles. Ce document contient un ensemble de mesures ayant pour objectif de stabiliser et de relancer l’économie nationale, confrontée aux effets négatifs de la conjoncture internationale difficile.
En effet, « l’économie congolaise, à l’instar de nombreux autres pays d’Afrique subsaharienne, a été affectée négativement par le ralentissement de l’économie mondiale, la baisse continue des cours de principaux produits de base exportés en République démocratique du Congo, notamment le cuivre et le pétrole, ainsi que l’assombrissement des perspectives économiques internationales », explique ce document du ministère de l’Economie dont Congo Nouveau s’est procuré une copie. Cette situation, note-t-il, « a induit un net ralentissement de la croissance de la production, une baisse du moral des chefs d’entreprises, une chute marquée par des exportations et réserves internationales du pays ainsi qu’une contraction des réserves budgétaires. »

Risques et remèdes du gouvernement
Pour le ministère de l’Economie, la persistance de ces tendances en 2016 comporte le risque de saper les acquis de plusieurs années de stabilisation, de relance économique et d’alimenter les incertitudes, les tensions économiques et sociales. Aussi, une action corrective ordonnée est essentielle pour, d’une part, préserver les acquis susmentionnés et, d’autre part, placer l’économie sur le chemin d’une croissance forte et soutenable, à même de préparer les conditions d’émergence économique et sociale de la RDC.  A des échéances bien arrêtées, les mesures du gouvernement qui seront menées de manière sectorielle, vont être exécutées selon les orientations du président de la République, Joseph Kabila. C’est-à-dire, dans une approche bidimensionnelle caractérisée, d’une part, par l’application des mesures correctives visant à stabiliser la situation économique, et d’autre part, par des initiatives prospectives ayant l’ambition d’exploiter les secteurs économiques porteurs, jusque-là insuffisamment – voire pas du tout considérés dans le but – d’apporter des revenus nouveaux et substantiels à l’Etat et d’amorcer le processus de diversification de l’économie congolaise.  En outre, précise ce document, l’exécution de ces différentes mesures devait se faire suivant trois axes: l’augmentation des ressources financières ; la rationalisation et l’encadrement de la qualité de la dépense; la mise en œuvre des réformes structurelles à impact rapide.
Pour garantir une mise en œuvre efficace de ces différentes mesures, le gouvernement a prévu un chronogramme bien ordonnancé autour des actions préalables, c’est-à-dire « fixer une période de deux à trois ans minimum pendant laquelle ces mesures doivent être appliquées ; établir un comité de pilotage de haut niveau sous la présidence du chef de l’Etat ou du Premier ministre; mettre en place une « Task Force » : équipe qualifiée (à côté des institutions traditionnelles) pour le suivi et l’évaluation de l’exécution de ces mesures; définir le mode de collaboration ainsi que les rôles et responsabilités entre la «Task Force » et la Troïka stratégique du gouvernement, l’ECOFIRE, le Gouvernement et le Comité de pilotage pendant la période d’exécution de ces mesures ».  Devant ce chapelet de mesures, Modeste Bahati – à qui le Premier ministre, Augustin Matata Ponyo a confié la mission de les vulgariser – tient à leur mise en œuvre sans faille. Si le rendez-vous de ce vendredi est tenu, le ministre de l’Economie va recevoir les propositions du patronat congolais pour favoriser l’implication de tous dans la lutte pour sauvegarder les acquis économiques de ces dernières années.

Dido Nsapu  

 

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