UDPS : un anniversaire fêté dans la division

15 février 1982 – 15 février 2016. L’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) fête aujourd’hui ses 34 ans d’existence. Mais sur le terrain, le parti d’Etienne Tshisekedi risque de célébrer cet anniversaire divisé.

Depuis l’annonce de la tenue du dialogue national souhaité par le chef de l’Etat, Joseph Kabila, le parti d’Etienne Tshisekedi ne semble pas parler un même langage. Lorsque le président national du parti, signe déclaration au terme de laquelle il indique que son parti ne prendra part qu’à un dialogue convoqué par un délégué par les Nations unies et dirigé par ce dernier, Bruno Mavungu, le secrétaire général du parti, lui, confirmait, au cours d’un point de presse que « l’UDPS prendra part au dialogue ».

Bruno Mavungu n’est pas le seul à émettre des points contraires à la hiérarchie de son parti. Bruno Tshibala, présenté comme porte-parole de l’UDPS, semble naviguer à contre-courant en ce qui concerne la position de son parti sur la tenue du dialogue. Conséquence : des observateurs de la scène politique congolaise ont de la peine à cerner la vraie position de l’Etienne Tshisekedi sur ces assises.

Même la participation de Félix Tshisekedi, secrétaire national chargé des Relations extérieures et fils de l’autre, aux travaux de l’Ile de Gorée, au Sénégal, a été contestée par ceux qui tiennent coûte que coûte à la participation de l’UDPS au dialogue. Et cela, peu importe la manière dont il sera organisé.

Bien plus, ils infirment l’appartenance de l’UDPS au «Front Citoyen», cette plate-forme politique née dans la foulée de la réunion de Dakar. Et pourtant, Félix Tshisekedi, au nom de son parti, avait signé la Charte annonçant la création du «Front Citoyen».

Divisés sur la date du 16 février

Si les divergences sont à peine voilées sur la participation du parti au dialogue, elles sont apparues au grand jour en ce qui concerne la ville-morte décrétée par la Dynamique de l’Opposition et le « Front Citoyen » à la date du 16 février 2016. Sur ce point, Bruno Mavungu, affirmant parler au nom de l’UDPS a, au cours d’un point de presse, indiqué que son parti se désolidarise de la franche de l’opposition qui appelle à une ville-morte.

Un jour après, il était contredit par un autre cadre de l’UDPS, Guy-Marin. Pour ce dernier, les combattants de l’UDPS vont bel et bien observer la ville-morte parce que son parti est celui qui a perdu plus des membres le 16 février 1992. Au micro de nos confrères de la RTVS1, il a déclaré que le secrétaire général de l’UDPS était désavoué par la base de son parti, avant de se demander si Bruno Mavungu ne travaillait pas pour le compte du pouvoir.

Parcours mouvementé d’un parti

 Qualifiée de fille aînée de l’opposition, l’UDPS reste cette formation politique qui avait fortement secoué le régime Mobutu – pendant plus d’une décennie – avant qu’il ne soit rasé en mai 1997 par l’Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo (AFDL).

Après la chute du maréchal Mobutu, Etienne Tshisekedi avait changé son fusil d’épaule pour le retourner vers Laurent-Désiré Kabila. Arrêté par ce dernier, le leader de l’UDPS a, à l’issue des travaux du dialogue politique de Sun City, en Afrique du Sud, refuser le poste de vice-président de la République réservé à l’opposition politique.

L’ancien Premier ministre de Mobutu, après avoir boycotté l’élection présidentielle de 2006, s’était présenté en 2011. Arrivé deuxième avec 33%, Etienne Tshisekedi a toujours accusé le gagnant, Joseph Kabila, d’avoir volé sa victoire. Comme Joseph Kabila, élu avec 48%, le leader de l’UDPS avait, lui aussi, prêté serment comme «Président élu» de la RDC.

CONGO NOUVEAU

 

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