Pourquoi Tshisekedi n’ira plus au dialogue

La décision semble prise. Il n’y a aucune chance de voir le parti du Sphinx de Limete prendre part à ces discussions convoquées par le président de la République. La raison ? Felix Tshisekedi vient de la donner. Dans une interview de plus de 30 minutes accordée dernièrement au site Télé Tshangu à partir de Bruxelles, le secrétaire national de l’Union pour la démocratie et progrès social (UDPS) chargé des relations extérieures n’a pas tourné autour du pot pour présenter la position actuelle de son parti par rapport au dialogue politique national inclusif convoqué par le chef de l’Etat, Joseph Kabila Kabange. Ce, après la rencontre entre Etienne Tshisekedi et Edem Kodjo, l’émissaire de l’Union africaine. A en croire Félix Tshisekedi, le président national de l’UDPS est catégorique : pas question de prendre part à un dialogue au format présenté par Joseph Kabila. Il pense que la démarche « unilatérale » de l’actuel chef de l’Etat ouvre la voie à un glissement du mandat présidentiel et surtout à un changement de la Constitution. Or, l’UDPS s’attache au « respect des principes et des textes de l’Accord-cadre  d’Addis-Abeba, au respect de la Constitution, à l’alternance démocratique au pouvoir en 2016, à la non violation du pacte républicain issu du Dialogue inter-congolais de Sun-City, à ne pas trahir les aspirations légitimes du peuple aux pratiques démocratiques ».
Ce qui a beaucoup plus découragé la première force politique de l’opposition, c’est le quasi désengagement des Nations-Unies dans la médiation de ce dialogue. Le préalable de taille de l’UDPS était pourtant l’égide de la communauté internationale au plus haut degré, c’est-à-dire l’ONU. Felix Tshisekedi révèle que lors de son dernier voyage pour l’investiture du nouveau président Burkinabè, il a eu une causerie avec le secrétaire général adjoint de l’ONU chargé des questions politiques.  Au terme de cette discussion, le fils de Tshisekedi a compris que l’ONU n’a pas voulu s’engager dans une médiation avec des conditions fixées par Joseph Kabila. L’on se rappelle que lors de son discours convoquant le dialogue, le 28 novembre 2015, le chef de l’Etat, qui n’envisageait pas l’implication de l’extérieur au problème interne des Congolais, avait indiqué que la facilitation internationale n’interviendrait qu’en cas des divergences majeures. Apparemment non intéressée par cette offre qui réduit son champ d’actions, l’ONU, a dit Félix Tshisekedi, a laissé la « patate chaude » à l’Union européenne.

L’épreuve de force
Convaincu qu’il n’y a plus rien à espérer du dialogue, Félix Tshisekedi préconise un plan B pour pousser Kabila à respecter la Constitution et à céder le pouvoir dans le délai constitutionnel. Il faut donc une « épreuve de force » qui se résume par la pression pacifique à exercer contre le régime. Le fils du vieil opposant est aussi favorable à une union sacrée avec notamment Moïse Katumbi et Vital Kamerhe pour militer en faveur de l’alternance démocratique en 2016. La semaine dernière, les trois hommes ont posté sur la toile une vidéo au slogan « Pasi na yo, pasi na nga », dans toutes les langues nationales. Une façon de dire qu’ils sont solidaires aux préoccupations légitimes du peuple congolais. Ce qui est sûr, le combat s’annonce très dur.

Katz.

 

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