Référendum, chaos et scénario Poutine. Telles sont, selon Félix Tshisekedi, des options sur lesquelles l’actuel chef de l’Etat, arrivé fin mandat constitutionnel, compterait s’appuyer.
Invité au journal Afrique samedi 17 juin dernier, le président du Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement a été pour le moins dur envers le chef de l’Etat. Félix Tshisekedi attribue la responsabilité de l’impasse politique actuel à Joseph Kabila qui, à l’en croire, s’appuierait sur trois stratégies pour s’accrocher au pouvoir
« Joseph Kabila a trois stratégies. La première, c’est le référendum qui d’ailleurs, a échoué. La seconde, c’est le chaos [allusion faite aux violences dans le Kasaï] et la troisième, un scénario à la Poutine », a indiqué le fils d’Etienne Tshisekedi.
REFERENDUM
Cette affirmation de Fatshi tient-elle la corde ? Lors de sa dernière interview accordée au journal allemand Spiegel, le président de la République avait indiqué que, jusqu’à présent, aucune réunion n’a été convoquée à son niveau pour l’organisation du référendum. JKK voulait-il mettre un terme aux rumeurs ou aux soupçons sur ses intentions de changer la Constitution pour se représenter ? Au même moment, il avait soigneusement laissé planer le suspense en rappelant que le référendum n’est nullement une démarche anticonstitutionnelle.
CHAOS
L’opposition radicale n’arrête pas de croire que le pouvoir en place est à la base des violences sanglantes sans précédent dans le Grand Kasaï. D’abord, pour avoir ordonné l’assassinat du chef Kamuina Nsapu le 12 août 2016. Ensuite, par « l’utilisation excessive » de la force par l’armée nationale, dénoncée aussi bien par les organisations internationales dont le Haut-commissariat de l’ONU pour les droits de l’homme et depuis le week-end dernier, par l’ambassade américain aux Nations unies.
La situation incontrôlable dans le Kasaï, Kasaï central et Lomami n’a pas permis à la Commission électorale nationale indépendante (CENI) d’organiser les opérations d’identification et d’enrôlement des électeurs. Or, sans ces trois provinces, il est difficile d’envisager la tenue des élections. Une réalité qui pourrait favoriser encore un glissement de Joseph Kabila à la tête du pays après le 31 décembre 2017, date arrêtée dans l’Accord du 31 décembre. Fatshi pense même qu’il y aura pire : l’évasion de Ne Mwanda Nsemi de la Prison central de Makala le 17 mai dernier annoncerait, selon lui, d’autres actions de terreur dans le Kongo central, voulues par le régime. Ce qui reste à vérifier dans les jours qui viennent.
SCENARIO POUTINE
C’est le seul qui conviendrait à Joseph Kabila s’il ne faudrait pas toucher à la Constitution. Il consiste, au fait, de désigner parmi ses hommes fidèles, un dauphin qui gagnerait la présidentielle et qui, après un mandat, cèderait la place à JKK. Mais la trahison politique étant réelle en RDC, associée au goût du pouvoir, cette option serait bien risquée de la part du fils de Laurent-Désiré Kabila. A moins qu’il place un des membres de sa famille biologique.
Katz.