La délégation syndicale de la Cimenterie de Lukala (CILU) a rencontré, vendredi 13 mai, le ministre de l’Economie nationale. Principal desiderata : le risque de fermeture de cette usine locale suite à la concurrence déloyale du ciment gris importé. Le patron de l’Economie promet d’en parler ce matin à la Troïka stratégique du gouvernement.
La délégation syndicale de la CILU, conduite par Raymond Masala, son président, a exposé au ministre Modeste Bahati Lukwebo les difficultés que l’usine de Lukala rencontre. Il a demandé à son hôte de trouver une solution au problème de la concurrence déloyale dont la CILU fait face depuis fin 2015. Une situation qui a conduit cette entreprise au bord de la fermeture. Déjà, l’usine se voit complètement dépassée par cette concurrence du ciment gris importé parfois frauduleusement et l’a obligé à tourner en dessous de 50% de sa capacité. Car, cette cimenterie ne vend plus ses produits. Ce qui crée la surproduction du ciment à l’usine, sans que le produit ne soit écoulé sur le marché déjà envahi par le ciment gris low-cost, parfois frauduleusement importé.
Devant cette situation, les répercussions sur la vie de l’entreprise ne se sont pas fait attendre : un four de l’usine est à l’arrêt. Et avec lui, son personnel… Au moins 80 agents sont envoyés en congé technique, s’est plaint Raymond Masala.
Modeste Bahati a rassuré la délégation syndicale de la volonté du gouvernement de sauver la CILU. Il a fait remarquer à Raymond Masala que sa délégation forçait une porte déjà ouverte. Car, selon le ministre, le gouvernement est en train de prendre des mesures pour suspendre les importations frauduleuses du ciment gris.
D’ailleurs, le ministre a informé que la Troïka stratégique de ce lundi 15 mai sera notamment consacrée à la CILU. D’autres mesures seront donc prises aujourd’hui pour sauver cette entreprise locale. Pour assainir ce secteur, le patron de l’Economie avait retiré le contrat-programme à certains importateurs du ciment pour son utilisation abusive. Ce qui démontre que la situation de la CILU préoccupe au plus haut point le gouvernement.
Pour rappel, la Cimenterie de Lukala avait décidé, mardi 3 mai, d’arrêter la production du ciment gris au Kongo central. Ola Ora, son directeur général, avait indiqué que cette décision était prise suite à la concurrence déloyale dont elle fait face depuis décembre 2015.
Ola Ora avait déjà averti que l’arrêt du four allait s’accompagner d’une période de congé technique pour 92 travailleurs sur les 350 employés permanents de la CILU. Cela, jusqu’à ce que la situation du marché se normalise. Il avait estimé, début mai, que la solution se trouvait du côté des autorités congolaises. C’est justement à ça que s’attèle Bahati, pour stopper cette sorte de descente aux enfers d’une compagnie implantée depuis des années en RDC.
Kas.