Le gouvernement Tshibala est sans doute un des gouvernements les moins appréciés du deuxième mandat de Joseph Kabila. L’actuelle équipe gouvernementale n’est pas plus populaire que les précédentes, mais elle peut s’appuyer sur la popularité ou du moins, le bon ancrage de certains ministres.
Pour notre baromètre du mois de juin 2018, la plupart des habitués du top 10 mensuel ont été maintenus.
On a toutefois enregistré l’entrée du Ministre de l’Enseignement Primaire, Secondaire et Professionnel, Gaston Musemena qui a obtenu des bons résultats dans l’opinion grâce au bon déroulement des épreuves de l’examen d’État sur toute l’étendue du territoire national.
Les autres, à l’instar du Ministre d’État à la Fonction publique, poursuivent leur lancée grâce notamment à l’efficacité de leur action.
En effet, dans ce sondage réalisé à Kinshasa du 28 au 29 juin 2018 sur un échantillon de 1000 personnes, représentatif de la population Kinoise, il a surtout été question de choisir les membres du gouvernement dont les actions ont eu un impact visible sur le court, moyen et long terme dans la vie quotidienne de la population pour le mois de juin 2018.
Et sans surprise, ce ne sont pas forcément ceux qui font du tralala médiatique qui sont les mieux cotés mais ceux qui, se donnent avec dévotion dans leur travail.
Le premier enseignement qui s’y dégage est que les Congolais dans leur ensemble sont mécontents du Premier ministre à hauteur de 78% et de ses ministres pris collectivement à 75%. Toutefois, on a noté une nette constance de certains ministres notamment :
Michel Bongongo, Lumeya Dhu Malegi et Joseph Kokonyangi, sont des ministres les mieux vus
Initier des réformes est une bonne chose mais les poursuivre jusqu’au bout est la meilleure. C’est ce que fait le Ministre d’État à la Fonction Publique, Michel Bongongo dans le cadre du projet de réforme et de rajeunissement de l’administration publique (PRRAP), où il vient de recevoir un satisfecit des experts de la banque mondiale en visite d’évaluation en RDC.
Outre le plébiscite des experts de la Banque mondiale, Michel Bongongo enregistre un chapelet d’actions très louées dans l’administration publique notamment la lutte contre la corruption à travers plusieurs mécanismes institutionnels; la régularisation de la situation des Nouvelles Unités et sa dernière tournée à Marrakech au Maroc pour assister au sommet à la 56e session du conseil d’Administration du CAFRAD, où il a été récompensé d’un prix spécial pour le compte de la RDC.
Classé premier, il obtient 81% d’opinions favorables et se fait suivre du Ministre des Affaires foncières Lumeya Dhu Malegi dont la lutte contre les coulages des recettes foncières a porté des fruits, un record jamais atteint depuis l’accession de la RDC à l’indépendance. Ses chiffres sont éloquents.
Plus des 28.000.000.000 de francs congolais des recettes réalisées à l’espace de moins des 6 mois dans son domaine, ce qui fait de lui l’un des ministres qui contribuent à renflouer les caisses de l’Etat pendant cette période où le pays a besoin de liquidités pour auto-financer les élections.
Avec 65 % de cote de satisfecit, son action est considérée comme salutaire pour son secteur longtemps figurant parmi les secteurs les plus maffieux en RDC.
Le Vice-premier ministre de l’intérieur et Sécurité, Henri Mova a fait une progression remarquable au cours du mois de juin pour se hisser à la troisième place avec 62% d’opinions favorables. Cette progression est due entre autres à la promptitude et diligence avec lesquelles son ministère a corrigé les erreurs décriées sur la liste des partis et regroupements politiques publiée dans le Journal Officiel. Ces erreurs étaient devenues une source d’inquiétudes pour certains partis politiques.
Certains enquêtés soutiennent que Mova a sauvé le processus électoral des contestations précoces venant de l’opposition et qu’il a agi en homme d’État.
Joseph Kokonyangi se confirme de plus en plus dans l’opinion kinoise par son travail dans le gouvernement. Ainsi, il suit de près l’évolution des projets de logements sociaux dans l’Est de Kinshasa par des firmes étrangères qui avaient depuis des mois visité les terrains dans lesquels ils vont réaliser leurs projets.
Aux prises avec l’autorité morale de son parti, l’AFDC, ces derniers jours, le ministre de l’Urbanisme et Habitat voit sa cote de popularité grimper dans l’opinion, particulièrement dans le chef des ressortissants de sa base de PANGI habitant la ville de Kinshasa et la majorité silencieuse proche du Chef de l’Etat qui continue à lui accorder son soutien. Il gagne 3% comparativement au baromètre du mois de mai 2018 et fait 65%, occupant la quatrième place.
De son côté, le Vice-premier ministre des Transports et Voies de communication garde une bonne place dans l’opinion avec 64 % d’opinions favorables. José Makila a marqué les esprits par une série d’activités organisées par son ministère ou résultant du travail de son ministère.
C’est le cas de la pose le 1er juin, par le Chef de l’État, de la première pierre pour la construction d’un port sec de l’Ogefrem à Kasumbalesa.
Pour avoir autorisé l’octroi du passeport diplomatique à Jean-Pierre Bemba afin de lui permettre de circuler librement après son acquittement à la CPI, le Vice-premier ministre, Ministre des Affaires étrangères, Leonard She Okitundu a été classé à la sixième place de ce baromètre avec 63 % d’opinions favorables. Cet acte est, du point de vue d’un bon nombre d’enquêtés, la preuve que le chef de la diplomatie congolaise se soucie de l’image de la RDC sur le plan international et que Kinshasa n’a pas de problème avec le leader du MLC.
Pour sa part, le Ministre de la Communication et Médias, Lambert Mende Omalanga garde le cap et obtient 56% d’opinions favorables. Son Arrêté ministériel visant à organiser les médias en ligne lui a valu la septième place de ce baromètre. La quasi-totalité de personnes sondées soutiennent que contrairement à ce que l’on peut imaginer, en prenant cet Arrêté, il veut éviter au pays des désordres attisés par de » « Feak News » répandus sur la toile, lesquels sont devenus actuellement des moyens pour certains sites internet de faire du buzz.
La Ministre du Genre, Famille et Enfant, Chantal Safou occupe la huitième place de ce top 10 avec 55% d’opinions favorables à son actif. Les personnes qui lui sont favorables apprécient particulièrement ses initiatives visant à venir en aide aux filles-mères et aux femmes rurales. Placée neuvième, elle a séduit les masses silencieuses surtout avec la mise en place du portail de signalement des abus commis sur Internet sur les enfants. Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la prise en compte de toutes les catégories d’enfants dans le processus de la promotion de leurs droits et de leur bien-être.
Elle a gagné des points dans l’opinion également en sensibilisant les différents bourgmestres, les préposés de l’Etat civil et les chefs de service de la ville de Kinshasa sur le nouveau code de la famille. Les personnes enquêtées apprécient le fait qu’elle se soit investie pour vulgariser la loi relative au bien-être familial pour la promotion d’une société pacifique.
Pour le bon déroulement de l’examen d’État, le Ministre de l’Enseignement Primaire, Secondaire et Professionnel, Gaston Musemena signe son entrée dans le Top 10 des membres du gouvernement dont l’action satisfait les congolais. Il occupe la neuvième place avec 53% d’opinions favorables.
Les Congolais qui lui sont favorables se réjouissent du fait que contrairement aux années précédentes, la session ordinaire de l’Exetat s’est déroulé sur l’ensemble du territoire national et même dans la zone frappée par l’épidémie de la fièvre à maladie Ebola.
Comme elle en a l’habitude, la Ministre des Droits humains, Marie-Ange Mushobekwa aura été encore active au mois de juin 2018. Elle a notamment effectué une visite dans le Kasaï pour s’imprégner de la situation des droits de l’homme dans cette région post-conflit avant de s’envoler pour Genève au Conseil des droits de l’homme de l’ONU.
Et c’est sa mise en garde contre les pays qui voudraient utiliser cette tribune « pour régler des comptes aux dirigeants qui ne leur plaisent pas » qui a été le plus appréciée par les congolais qui l’ont classée à la dernière place avec 51 % d’opinions favorables.