Le Comité exécutif territorial du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) de la ville de Lodja accuse le président du CCU (Convention des Congolais unis), Lambert Mende, de « tentative d’instauration d’un parti unique » dans ce coin de la capitale.
C’est dans une correspondance adressée au secrétaire général du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), Henri Mova, que Michel Mbanunga Lotongo, secrétaire exécutif du parti présidentiel, s’est plaint du comportement de Lambert Mende.
Selon lui, le ministre de la Communication et Médias tente d’instaurer un parti unique à Lodja en faveur de sa Convention des congolais unis (CCU).
Dans sa missive, il indique que les militants et cadres du parti présidentiel vivant dans le territoire de Lodja sont victimes d’intimidations, arrestations arbitraires, tortures corporelles. Toutes commanditées par le Commissaire spécial du Sankuru, Berthold Ulungu, membre de la CCU. Ce, selon eux, dans le but de faire disparaître le PPRD de Sankuru en général et de Lodja en particulier.
« En marge de sa visite officielle en fin d’année 2015, Monsieur Berthold Ulungu, Commissaire spécial du gouvernement dans la province du Sankuru a séjourné à Lodja pour y préparer la visite privée du Ministre Lambert Mende, fondateur de la CCU. Durant cette double visite, la disparition du PPRD fut principalement planifiée et la mission confiée au Commissaire spécial », lit-on dans cette lettre d’alerte dont une copie est parvenue à Congo Nouveau.
Depuis lors, plusieurs cas de tortures corporelles et de licenciements illégaux visant les membres du PPRD ont été enregistrés, lit-on.
« En exécution de cette mission, les moyens de l’Etat furent mobilisés et les services de sécurité mis à profit. Tout a commencé par les arrestations arbitraires, les tortures corporelles et la détention des militants et cadres du PPRD », s’inquiètent-ils, citant notamment parmi les personnes arrêtées à cause de leurs appartenances politiques, Ngambe Ependa, secrétaire exécutif du PPRD dans le groupement des Owanga et quatre secrétaires chefs des cellules de base du village Mbaka dans le secteur de Lukfungu.
Pour les mêmes motifs, l’on signale également l’arrestation du secrétaire exécutif du groupement Lohembe et trois secrétaires exécutifs des villages Sondjo, Ongele et Elonge ainsi que du président du comité des sages du PPRD dans le secteur de Watambolo et ses deux enfants.
Aussi inimaginable que cela puisse paraître, la première force politique au pouvoir dénonce la politisation de l’administration publique, la caporalisation des services de sécurité et l’intolérance politique, signe que plus rien ne marche sur le plan politique dans la circonscription électorale du porte-parole du gouvernement et membre du bureau politique de la Majorité présidentielle.
Michel Mbanunga Lotongo signale, en outre, la révocation du chef de secteur de Lutshimba et du chef de division provinciale des Mines pour avoir refusé d’adhérer à la CCU. Tous deux, dit-il, sont remplacés par les membres de la CCU qui affichent aujourd’hui un tableau complet à la tête de huit secteurs qui composent le territoire de Lodja.
« Tous les chefs de secteur sont désormais CCU. La politisation de l’administration publique par l’adhésion sous pression des chefs de services publics, des chefs coutumiers et des chefs d’établissements scolaires ainsi que de leurs collaborateurs sous peine des sanctions. La caporalisation des services de sécurité, des agences paraétatiques, des médias, des écoles privées et des associations comme la notabilité, les mutualités et la société. L’intolérance politique et l’incitation à la haine et à la violence intercommunautaire visant principalement les membres du PPRD », ont listé les militants et cadres du PPRD dans leur correspondance.
Commanditaire des incendies des maisons
Pour eux, la CCU s’est rendue coupable de l’incendie des maisons et pillages des biens appartenant à Konga Ka Konga, chef du groupement Konde Olongo dans le secteur de Lutshimba et d’Antoine Yoha, chef du quartier Shapembe dans la périphérie de la cité de Lodja. « Trop c’est trop », se désole le secrétaire exécutif territorial du PPRD Lodja qui ne décolère. Il indique que si rien n’est fait pour dissuader Lambert Mende et son parti à mettre fin à leur ambition d’instaurer le parti unique, l’ « on assistera à la disparition totale du PPRD au Sankuru en général et à Lodja en particulier au profit de la CCU».
D’où, l’appel au Secrétaire général du PPRD à plaider auprès des institutions compétentes pour rappeler à l’ordre le commissaire spécial du Sankuru.
CN