Révision du fichier électoral : Nangaa joue-t-il avec le feu ?

Le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) évalue la durée du processus d’enrôlement des électeurs à 16 mois, alors que la même opération avait pris sept mois en 2006 et cinq mois en 2011. Ce qui ne s’explique pas, chez les opposants.

Pour Jacques Djoli, ancien vice-président de la dernière équipe de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), le délai de 16 mois pour les opérations de révision du fichier électoral fixé par Corneille Nangaa n’a « aucune base technique ». Ce cadre du Mouvement de Libération du Congo (MLC) pense que ce travail est bien faisable dans 5 mois. «La CENI prend un risque énorme. Elle risque de créer une situation d’anormalité avec un président de la République qui aura une base de légitimité erronée», craint-il.
Cet avis est partagé par tous ceux qui tiennent à l’organisation de la présidentielle dans le délai constitutionnel, c’est-à-dire en novembre 2016. Parlant de16 mois pour avoir un nouveau fichier électoral, lequel est présenté comme priorité des priorités pour toute élection, le président de la centrale électorale n’a nullement tenu compte du délai constitutionnel. Il veut faire comprendre à la classe politique qu’il est illusoire d’organiser les élections dans le délai constitutionnel. Autrement dit, le successeur de Malumalu fait du glissement du mandat de l’actuel chef de l’Etat une évidence.
Ce qui est vu comme une façon dangereuse, pour lui, de jouer avec le feu. « Malumalu avait enrôlé les électeurs dans 7 mois, Ngoyi Mulunda dans cinq mois, Corneille Nangaa devrait le faire dans quatre ans. La Constitution ne se négocie pas. Ne brûlons pas le Congo», prévient Vital Kamerhe, président de l’Union pour la nation congolaise (UNC).

Démission du président de la CENI
Pour sa part, Clément Kanku, coordonnateur de l’Union pour la nation appelle à la démission de Corneille Naanga. «S’il n’est pas en mesure d’organiser des élections dans le délai, il est temps de démissionner. Il joue un jeu dangereux. La population ne se laissera pas faire », a-t-il réagi sur une chaîne de télévision de la place.
« Dans un rapport déposé par la CENI à l’Assemblée nationale, il y a un calendrier qui indiquait que la révision du fichier électoral pouvait se faire de janvier à mars. Les experts de l’Organisation internationale de la Francophonie ont dit que cette opération pouvait aussi aller à 4 mois. La Case a, de son côté, proposé 6 à 7 mois. C’est là que nous disons que la CENI joue le jeu du pouvoir», estime  Jean-Claude Katende, porte-parole  du Front citoyen.
La rencontre d’hier, dimanche 21 février, entre la CENI et la Dynamique de l’opposition n’a rien apporté de nouveau dans le point de vue des uns et des autres. Dans l’entretemps, comme un seul home, la Majorité présidentielle approuve la démarche de la CENI.

Katz.

 

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