Retard dans le processus électoral: Les deux institutions qui ont failli

Plus les jours passent, mieux l’incertitude quant à l’organisation des élections présidentielle et législatives dans le délai constitutionnel, grandit. Deux institutions sont à la base de cet échec imminent.   

Contrairement à l’opposition « radical » et à la communauté internationale, la société civile « Force vive » de Kinshasa pense qu’il n’y a plus de doute possible : il est « difficile », voire impossible, d’organiser la présidentielle dans le délai constitutionnel.
Ainsi, demande-t-elle au gouvernement et au Parlement de saisir la Cour constitutionnelle pour qu’elle « constate » dans un arrêt l’impossibilité d’organiser l’élection présidentielle dans le délai constitutionnel. « Il serait profitable que le gouvernement ou le président de l’une des chambres [du Parlement] saisisse les juges constitutionnels pour plaider le cas de force majeure afin qu’il y ait un arrêt pour limiter un temps pour bien organiser les élections afin d’éviter le chaos constitutionnel et de déchirer le pays dans des contestations », explique Carlos Mupili, responsable de cette structure.
Si jamais,- et c’est très probable-, ces élections tant attendues ne se tenaient pas dans le délai constitutionnel, il faut bien identifier  les responsables de cet échec qui met toute la nation au bord du chaos.
En effet, le retard pris est d’ordre technique et financier. Cela dit tout quant aux institutions qui ont failli dans leur mission et qui doivent en assumer les conséquences.

UNE CENI QUI NAVIGUE A CONTRETEMPS
Au niveau technique, le regard devrait être fixé sur la Commission électorale nationale  indépendante (CENI), seul organe technique censé organiser les élections. Selon la centrale électorale, il faudrait un nouveau fichier électoral (16 mois), car l’actuel est corrompu par notamment des noms de personnes décédées et par la falsification de certaines cartes. A cela s’ajoute l’épineuse question de nouveaux majeurs. Mais là où cette institution navigue à contretemps est qu’elle a attendu les derniers moments pour soulever une question qui se posait depuis longtemps.
Dans son calendrier global publié en février 2015, la CENI n’avait même pas retenu la révision du fichier électoral, encore moins l’enrôlement de jeunes qui n’avaient pas encore l’âge de voter en 2011. Une omission qui a aujourd’hui des conséquences sur le timing de l’organisation des élections. Si, à l’époque, la question était relevée, l’on aurait, peut-être, pris des dispositions pour ouvrir le processus de révision du fichier électoral à temps.

UN GOUVERNEMENT QUI GOUVERNE SANS PREVOIR
Mais, si la centrale électorale n’a pas mis du speed dans son travail, c’est aussi en grande partie à cause du manque de moyens financiers. Et le pourvoyeur, le gouvernement, a brillé par son irresponsable sur ce point.
C’est seulement cette année que l’exécutif national commence, à compte-goutte, à alimenter la CENI : 18 millions de dollars en janvier et 22 millions en février. Ce qui n’est qu’une goutte de l’eau dans l’océan pour un processus qui demande plus d’un milliard de dollars ou plus de la moitié du montant, s’il faut tenir compte seulement de la révision du fichier électoral et des élections présidentielle et législatives.
Par ailleurs, le député national, Jean-Claude Mvuemba, ne cesse de le souligner : une enveloppe annuelle de 200 millions de dollars a été prévue depuis 2012 en perspective des élections. Ce dossier classé sans suite. Le gouvernement est sur le point zéro en ce qui concerne la mobilisation des fonds pour des élections. Ce qui n’est rien d’autre qu’une flagrante irresponsabilité d’un gouvernement qui gouverne sans prévoir.

Katz.

 

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