À six mois des élections générales, la situation sécuritaire se dégrade quotidiennement en République Démocratique du Congo. Plusieurs signaux les démontrent depuis le début de cette année 2018. Nous citons la disparition des deux leaders des mouvements citoyens -Rossy Tshimanga Mukendi du Collectif 2016 et Éric Nkulula de Lucha.
Selon nos sources, d’autres jeunes de ces différents mouvements sont sur le viseur du pouvoir de Joseph Kabila pour qu’il n’y ait pas des protestations pendant et après la campagne électorale des élections présidentielles et législatives du 23 décembre 2018. « Nous avons pour mission de terroriser tous les jeunes qui de prêt ou de loin contribuent au fonctionnement de ces différents groupes de pression basés ici au pays », a déclaré un policier rd-congolais dans l’anonymat. Qui a intimé cet ordre ? On sait très bien que c’est Joseph Kabila et son petit carré qui excellent dans ces pratiques inhumaines pour préserver le pouvoir aussi longtemps possible. À quatre mois, deux principaux leaders des mouvements ont été sauvagement tués (Rossy Tshimanga Mukendi par balle, le 25 février 2018 à Kinshasa et Éric Nkulula incendié à son domicile le 10 juin 2018 à Bukavu).
La même source souligne que depuis la mort de l’activiste Rossy Tshimanga, le 25 février 2018, au cours de la marche pacifique organisée par le Comité des Laïcs Catholiques, plusieurs membres de son mouvement vivent en inquiétude ou en clandestinité. Les agents de l’Agence Nationale des Renseignements et des autres structures sécuritaires en RDC les recherchent pour les identifier, les étouffer, les traquer et les éliminer s’il y a lieu. Il sied de rappeler que leur démarche démocratique réclame à bras le corps, l’alternance et l’établissement d’un état des droits.
Le jeune rd-congolais de la trentaine Pacifique Mulamba wa Mulamba est dans le collimateur du pouvoir en place. Il le soupçonne comme étant le principal financier de toutes les actions qu’entreprenaient Rossy et son Collectif 2016. « Nous savons tous qu’en RDC, les enseignants de tous les niveaux sont sous et mal payés » nous a confié notre contact de la Police Nationale Congolaise.
D’après, certains confrères et activistes que notre rédaction a pu interroger, Pacifique Mulamba était identifié durant la période où le corps de Rossy était emprisonné à la morgue de l’hôpital général de référence de Kinshasa (ex.Mama Yemo).
Il faisait partie du comité organisateur des obsèques de Rossy, aux côtés de Georges Kapambia -président de l’Association Congolaise d’Accès à la Justice (ACAJ). Ce qui signifie qu’il démarchait dans tous les sens pour sortir la dépouille de la morgue et enterré dignement ce vaillant rd-congolais.
Pourquoi seulement lui? Parce qu’il est à la seule personne de l’entourage du feu Rossy à travailler dans une structure de gestion des fonds que l’Union européenne alloue à la RDC.
Rappelons que le 7 août 2017, Pacifique était l’objet d’une interpellation par les policiers au terminus de Binza UPN dans la commune de Ngaliema, alors qu’il attendait un taxi pour ses courses personnelles. Pendant plus de quatre heures, il avait répondu à une série de questions avant d’être relâché. Le 30 octobre de la même année, il était une fois de plus interpellé à Kintambo Magasin. Cette fois là par les agents de l’Agence Nationale des Renseignements -ANR. Depuis, il vivait prudemment jusqu’à l’assassinat de son frère Rossy Tshimanga Mukendi.
Nous osons croire qu’avec la situation que traverse actuellement ce pays continent à quelques mois des élections, Pacifique Mulamba se trouve être en insécurité. Sa disparition ne serait pas étonnant, car, il est déjà identifié auprès des services de sécurité.
MICHAUX KALALA