Après les médecins, les professeurs de principales universités de la RDC observent depuis de semaines un mouvement de grève qui paralyse toutes les activités académiques. Les magistrats et les fonctionnaires de l’Etat exigent eux aussi l’amélioration de leurs conditions salariales alors que le citoyen lambda n’arrive plus à faire face au coût très élevé de la vie. La crise politique elle, sévit au pays au point que la Majorité présidentielle et l’opposition n’arrivent plus à maitriser sa gravité.
Pour faire face à cette conjoncture difficile, le gouvernement a appelé à serrer la ceinture, mais au stade actuel, tout porte à croire qu’il a la tête ailleurs. Malgré les cris de lamentation d’une population qui a plus que jamais besoin d’être rassurée, les marges de manœuvres de différents ministres et dirigeants des autres institutions se rétrécissent, officiellement à cause de la crise socio-économique. Et par conséquent, les revendications contenues dans les différents mémorandums déposés par les contestataires du secteur public n’ont connu aucune réponse.
C’est dans ce contexte que le Chef de l’Etat Joseph Kabila s’est prononcé du haut de la tribune de la 72ème session ordinaire de l’Assemblée générale de l’Onu. Très attendu, son discours a été diversement interprété selon que l’on est de l’opposition ou de la MP. Mais globalement, on a retenu que comme dans ses habitudes, le Président de la République a remis l’ascenseur de l’organisation des élections à la CENI et réaffirmé que le cap vers l’organisation des élections est définitivement tourné.
De son côté, la centrale électorale ne pourra publier un calendrier électoral qu’après l’évaluation du processus avec le gouvernement et le CNSA, ce dernier attend toujours du Parlement la loi portant son organisation et son fonctionnement.
Pendant ce temps, l’ONU continue en tout cas à faire pression sur Kinshasa pour que soient tenues d’ici le 31 décembre 2017 la présidentielle et les législatives.
De son côté, le Rassemblement des forces sociales et politiques acquises au changement menace de déclencher la résistance active à partir du 1er octobre prochain qui vraisemblablement devra prendre la forme des marches, sit-in et manifestations pour exiger le départ de Joseph Kabila du pouvoir.
Pour y arriver, l’UDPS, principale formation politique de cette plateforme, fait l’évangélisation de son plan de transition sans l’actuel Chef de l’Etat.
Qui pourra jouer au sapeur-pompier ?
Après avoir réussi à « éviter au pays le chaos » l’année dernière en acceptant de jouer le médiateur d’un dialogue dont l’accord (NDLR celui du 31 décembre) peine à être appliqué, la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) refuse de piloter un éventuel 3ème dialogue. Son président, Marcel Utembi a affirmé au cours d’une conférence de presse tenue au siège du Réseau européen pour l’Afrique centrale (Eurac) à Bruxelles que l’accord de la Saint Sylvestre « souffre de sa mise en œuvre à 90% ». Face à la détermination des opposants à obtenir coûte que coûte les élections, il s’inquiète des risques d’une fin d’année très agitée. « La situation dans laquelle nous nous trouvons est assez inconfortable. Si nous ne faisons pas attention, l’année finira très mal », a-t-il récemment averti.
Reste à savoir par quel mécanisme le gouvernement de la République va-t-il résoudre tous ces problèmes pour que la misère du peuple n’atteigne pas son summum et avant qu’il ne soit trop tard pour réparer les casses.
Sur le plan socio-économique, rien ne marche non plus. Après les médecins, les professeurs de principales universités de la RDC observent depuis de semaines un mouvement de grève qui paralyse toutes les activités académiques. Les magistrats et les fonctionnaires de l’Etat exigent eux aussi l’amélioration de leurs conditions salariales alors que le citoyen lambda n’arrive plus à faire face au coût très élevé de la vie avec une monnaie nationale qui perd de plus en plus sa valeur.
Jean Dende