Journée ville-morte le 3 avril, grève générale le 5 avril, marche pacifique le 10 avril… La méga plateforme renoue avec la rue après l’échec des arrangements particuliers. Sans Etienne Tshisekedi, l’impact de cette action sera décisif et surveillé de près.
« Nous invitons le peuple congolais dans son ensemble à soutenir la journée ville morte le lundi 3 avril, à soutenir la grève générale décrétée par les syndicats le 5 avril, à répondre à la marche pacifique annoncée par l’UDPS le 10 avril afin d’exiger la mise en œuvre de l’Accord. Nous appelons le peuple congolais à se prendre en charge et annonçons des actions démocratiques contre la tentative de restauration de la dictature en RDC à partir du lundi 3 avril. » C’est l’appel de Félix Tshisekedi, président du Rassemblement, lancé le mercredi 29 mars après l’échec des négociations sur les arrangements particuliers au Centre interdiocésain.
Dès lors, une question se pose : le Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement est-il toujours capable de mener des grandes actions de terrain sans le charismatique Etienne Tshisekedi ? Décédé le 1er février à Bruxelles, le Sphinx de Limete était capable, à lui seul, de mobiliser tous les recoins et recoins du pays par une lapidaire déclaration. C’est d’ailleurs ce qui a conféré au Rassemblement un poids politique incontestable.
Rapport des forces
Cet appel à la mobilisation sera le premier sans Etienne Tshisekedi pour cette méga plateforme née à Genval l’année dernière. La réussite ou l’échec de cette action pourra déterminer la suite du jeu politique. Le pouvoir pourra donc mesurer à juste titre la capacité de nuisance du Rassemblement post-Tshisekedi. C’est là que pourra être déterminé un nouveau rapport des forces face aux enjeux de l’heure.
Divisé aujourd’hui en aile Limete et Kasa-Vubu, le Rassemblement est devant un premier grand test. En cas de réussite, il pourra conserver sa place privilégiée dans le jeu politique et espérer même, par la suite, obtenir la mise en application de l’Accord du 31 décembre selon ses exigences.
L’échec en pareille situation est le scénario à ne pas souhaiter car il sera de nature à donner plus d’orgueil à la Majorité présidentielle qui ne trouverait plus nécessaire de cogérer avec cette plateforme. Décisives, seront donc les trois journées de mobilisation programmées entre le 3 et le 15 avril prochain.
Katz.