Dr Denis Mukwege, médecin-directeur de l’Hôpital de Panzi dans le Sud-Kivu, spécialisé dans l’assistance aux femmes survivantes des violences sexuelles, vient encore une fois de rater le Prix Nobel de la Paix pour l‘année 2015. Ce prestigieux prix, comme il faudrait le rappeler, récompense chaque année dans la capitale norvégienne, des personnalités qui se sont distinguées par leurs engagements et leurs actions particulières pour le changement de l’humanité.
Ce médecin engagé a figuré dans cette course parmi les rares Africains retenus sur plus de 200 personnalités et associations répertoriées à travers le monde.
Dans la course de ce prix, figuraient parmi les potentiels lauréats, cinq Africains : une Ougandaise, un Érythréen et un Congolais, en la personne de Dr Mukwege, et un groupe d’associations tunisiennes de droit de l’homme. Ce sont finalment ces derniers qui ont remporté le prix.
D’autres hautes personnalités de renommée mondiale ont également figuré dans cette course pour l’année 2015, notamment, La chancelière allemande Angela Merckel, le papa François, Le secrétaire d’état américain John Kerry.
La figure de Denis Mukwege, est désormais bien connue dans les instances internationales, notamment aux Nations Unies, au Conseil de l’Europe, dans les chancelleries, fondations, et ONG auprès desquelles il témoigne inlassablement de son expérience de médecin gynécologue à l’hôpital de Panzi, à Bukavu. Chaque fois que l’occasion lui est offerte, le médecin ne manque pas d’interpeller les dirigeants du monde et de secouer les consciences pour exprimer toute sa stupéfaction devant l’indifférence ou l’inaction de la communauté internationale pour faire cesser les atrocités au Kivu.
Aujourd’hui, quatorze ans après l’ouverture de l’hôpital de Panzi, très réservé, Dr Mukwege n’aime pas trop parler de cette comptabilité morbide et dégradante pour l’espèce humaine dont de nombreuses victimes femmes et jeunes filles violées, ont perdu toute leur dignité.
Malgré qu’il n’ait pas été primé, Denis Mukwege qui venait dernièrement d’être auréolé en 2014 du prix Sakarov du Parlement européen pour la liberté d’expression, se trouve sur les pas de ses illustres prédécesseurs, dont Nelson Mandela. Nous espérons que ce digne fils du Congo sera reconnu un jour par le comité de Noble.
Le prix Nobel de la paix 2015 a été attribué au Dialogue national tunisien pour sa contribution à la transition démocratique dans le pays depuis la révolution de 2011.
Le Dialogue national tunisien est un quartet qui a été constitué en 2013 de membres du principal syndicat des travailleurs, d’un ordre d’avocats, de la Ligue des droits de l’homme tunisienne et d’une organisation patronale.
Le comité a précisé que le prix avait été décerné à titre collectif à ces organisations pour leur « contribution déterminante dans la construction d’une démocratie pluraliste » en Tunisie.
« Le quartet a établi un processus politique de paix alternatif à un moment où le pays était au bord de la guerre civile », a précisé le comité lors de son annonce.
Il a donc été « crucial » pour permettre à la Tunisie « d’établir un système constitutionnel de gouvernement garantissant les droits fondamentaux pour l’ensemble de la population, sans condition de sexe, de convictions politiques et de croyances religieuses », explique le comité norvégien.
L’attribution du Nobel au Dialogue national est un hommage aux martyrs de la Tunisie démocratique.