Le président sortant de la République du Congo, Denis Sassou Nguesso est entré en lice dans la campagne électorale pour la présidentielle anticipée du 20 mars 2016. Cumulant près de 32 années au pouvoir, il brigue un 3ème mandat et promet de l’emporter dès le 1er tour. S’adressant le dimanche dernier à ses militants mobilisés à l’occasion du lancement de la campagne à Pointe-Noire, il a promis à ses adversaires un coup K.O.
« Le 20 mars, ça sera un penalty, un seul but et c’est la victoire », a-t-il déclaré. Rien d’étonnant quand on considère qu’il ne se trouve en face de lui, aucun opposant de grande envergure.
Disposant des moyens de l’Etat et du soutien d’une administration totalement acquise à sa cause, Sassou sifflera le penalty qui douchera tous les espoirs de ses adversaires, encore que dans le cas d’espèce, le penalty sera exécuté par un joueur professionnel face à des poteaux sans gardien de buts.
En effet, il est devenu une obsession pour les présidents africains de se faire réélire dès le premier tour depuis que les présidents Alpha Condé de la Guinée, Alassane Ouattara de la Côte d’Ivoire et Roch Marc Christian Kaboré du Burkina Faso ont promis et gagné leur pari en remportant dès le premier tour. Et pour le locataire du palais présidentiel de la République du Congo, il n’est pas question d’attendre le second tour susceptible d’occasionner un front commun d’une opposition réduite à des discours qui tardent à porter des effets escomptés.
Ayant réduit au silence le général Mokoko, seul opposant de taille qui pouvait lui donner des insomnies, Denis Sassou Nguesso peut désormais dormir tranquillement dans son palais, sachant que sa victoire ne fait l’ombre d’aucun doute. La Justice l’accuse d’être mêlé à une histoire de tentative de coup d’Etat. Pour certains observateurs, cette élection est considérée comme sans enjeux par une bonne franche de la population congolaise au regard de la réussite de l’organisation du référendum constitutionnel l’ayant permis de s’octroyer un nouveau mandat, après le déverrouillage des verrous liés notamment à l’âge. Ce, en dépit des appels à la désobéissance civile lancée par l’opposition.
Agé de 73 ans et au pouvoir depuis 1977, Denis Sassou présente à ses électeurs un nouveau projet de société dénommé la « marche vers le développement » qui devra mettre l’accent sur l’agriculture, le social et l’emploi des jeunes. Il prévoie entre autres la construction du plus grand barrage hydroélectrique au Congo, d’une puissance de 100 mégawatts. Ses huit adversaires eux, tentent de séduire les électeurs sur les thèmes relatifs à la corruption, à la démocratie et à l’amélioration des conditions sociales. Contrairement aux élections passées, la présente campagne peine à mobiliser la population et se déroule timidement dans une certaine indifférence de la population.
R. Djanya