C’est depuis le 25 juillet dernier que la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) a lancé l’opération du dépôt des candidatures à la présidentielle prévue le 23 décembre 2018. Les Congolais, eux, sont curieux de connaître les noms des candidats. Qui portera le brassard du capitaine du côté de l’Opposition, mais surtout qui sera le candidat de la Majorité Présidentielle et/ou du Front Commun pour le Congo (FCC).
Deux jours après, les services de la centrale électorale n’ont reçu aucun dossier. Qui sera le premier à briser la glace ? Les oreilles et les regards de tous les Congolais sont tournés vers le bureau de la CENI, situé sur le boulevard du 30 juin. Si du côté de l’Opposition on parle de la désignation d’un candidat même si aucun signe ne se dessine, c’est plutôt du côté du camp présidentiel que le peuple congolais attend des nouvelles.
Dans son discours prononcé le 19 juillet devant les députés et sénateurs réunis en Congrès, le chef de l’Etat congolais, Joseph Kabila, avait, une fois de plus, affirmé que « son cas est réglé » par la Constitution. En effet, l’article 220 de la Constitution stipule que le chef de l’Etat « ne peut plus briguer un autre mandat au terme de deux premiers ».
Malgré cette disposition de la Loi fondamentale qu’évoquent souvent les cadres de la Majorité Présidentielle, les opposants, eux, soupçonnent Joseph Kabila de vouloir briguer un 3ème mandat. Ces derniers s’appuient sur les déclarations faites par certains cadres du camp présidentiel. Ferdinand Kambere, Secrétaire permanent adjoint du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD), rappelait au début de cette semaine que « Joseph Kabila est encore éligible ».
Le camp présidentiel divisé
En attendant que le candidat de la Majorité Présidentielle ne soit connu, surtout ne dépose son dossier, il nous revient d’apprendre que le camp présidentiel serait divisé sur ce dossier. Une incompréhension se serait installée entre la MP et le FCC sur l’identité de la personne qui portera les couleurs de leur camp à la magistrature suprême.
Selon des sources, des cadres de la MP tiennent à la candidature de Joseph Kabila, alors que les transfuges de l’Opposition qui siègent au Gouvernement ne seraient pas d’accord avec ce choix. D’aucuns se souviendront que le Premier ministre Bruno Tshibala, signataire de la Charte du FCC, avait affirmé, le 12 juin au Canada, que « le Président Joseph Kabila ne briguera pas un 3ème mandat lors de la prochaine élection présidentielle prévue au mois de décembre en raison de la limite de mandats constitutionnels qui l’empêche de se représenter ».
Dans une interview accordée à l’Agence Reuters, le Premier ministre congolais tranchait : « Les élections auront lieu sans la participation du président Kabila qui respectera l’esprit et la lettre de la Constitution ». Question : comment vont se comporter les membres du FCC qui ne souhaiteraient voir Joseph Kabila briguer un 3ème mandat.
Va-t-on assister à un clash des opposants au cas où Joseph Kabila déposerait son dossier ? Pas sûr quand on sait que les ministres venus de l’Opposition ont presque été mis au pas par le camp présidentiel.
CN