Présidentielle 2016 : «une bonne date» négociée en RDC

Lorsque le chef de l’Etat, Joseph Kabila, annonçait, dans son discours du 28 novembre 2015, la mise en place du Comité préparatoire du dialogue politique, d’aucuns avaient cru que ces assises débuteraient dans les jours qui suivaient. Plus de deux mois après, personne ne peut dire avec exactitude aujourd’hui si le « dialogue national et inclusif » aura encore lieu.

Pendant que le régime de Kinshasa et Etienne Tshisekedi, le président de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) – dont le parti soutient la tenue du dialogue – semblent jouer au ping-pong quant à la convocation de ces assises, la fameuse communauté internationale, par le truchement de l’Organisation des Nations Unies (ONU), l’Union Européenne (UE), l’Union Africaine (UA) et l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) semble reprendre l’initiative.  En effet, dans un communiqué de presse signé à Addis-Abeba, New York, Bruxelles et Paris, et rendu public le 16 février 2016, les quatre institutions citées ci-haut affirment «suivre avec attention la situation en République Démocratique du Congo (RDC), particulièrement dans la perspective des prochaines élections présidentielle et législatives».  Considérant l’importance que revêtent ces scrutins pour la conservation de la paix en RDC, les quatre organisations soulignent « l’importance du dialogue et de la recherche d’un accord entre les acteurs politiques dans le respect de la démocratie et de l’Etat de droit». Dans le même communiqué, l’ONU, l’UE, l’UA et l’OIF parlent de l’organisation des élections «à bonne date» en RDC.

Les politiques congolais devant un fait accompli
Déchirés sur la tenue ou non du dialogue souhaité par Joseph Kabila, les acteurs politiques devraient réfléchir sur cette nouvelle expression : «organiser des élections à bonne date». Ceux qui ont lu le communiqué de quatre organisations entre les lignes ont sûrement compris que «la bonne date» ne devrait pas être nécessairement celle du 27 novembre 2016 prévue dans la Constitution pour l’organisation de l’élection présidentielle en RDC.
Cette nouvelle donne devrait pousser les acteurs politiques congolais, surtout ceux de l’Opposition qui ne veulent pas entendre parler de la tenue du dialogue, à réfléchir deux fois. En réalité, la Communauté Internationale «CN» pousse Joseph Kabila et l’Opposition anti-dialogue à des pourparlers à l’issue desquels les deux parties se mettront d’accord sur une date au cours de laquelle devrait se tenir la très attendue élection présidentielle.

Edem Kodjo enfin investi ?
Confirmant leur volonté, surtout la détermination «d’imposer» un dialogue en République Démocratique du Congo, les quatre organisations rappellent que «se référant à la désignation par l’UA d’un Envoyé spécial, en la personne de Monsieur Edem Kodjo, pour entreprendre des consultations sur le dialogue politique envisagé en RDC, exhortent l’ensemble des acteurs politiques congolais à lui apporter leur entière coopération».  Les signataires du communiqué rappellent que «la décision prise par l’UA et les efforts que déploie l’Envoyé spécial sur le terrain s’inscrivent dans le cadre des instruments pertinents de l’UA, y compris la Charte africaine de la Démocratie, des Elections et de la Gouvernance».
Dans la foulée, l’ONU, l’UE, l’UA et l’OIF ont pris le ferme engagement de coordonner étroitement leurs efforts en RDC, dans le respect de leurs principes et valeurs, notamment en ce qui concerne la promotion de la démocratie et de l’Etat de droit. Des sources proches des milieux politiques tant de la Majorité Présidentielle que de l’Opposition, il nous revient d’apprendre que le communiqué des quatre organisations est pris au sérieux.

CONGO NOUVEAU

 

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