En marge de sa 4ème journée scientifique de lutte contre le Paludisme tenue à Kingabwa dans la commune de Limete, l’ONG de développement à caractère socio-médical et humanitaire, Amour du Prochain, a déconseillé cette pratique dangereuse.
Organisée le week-end dernier au siège social du Centre Médical Amour du Prochain » (CMAP), au quartier Yaoundé, cette cérémonie a connu la présence remarquable de l’Administrateur Gestionnaire de la Zone de Santé de Kingabwa, Erasme Ngulumingi.
Dans son exposé, le Médecin superviseur de ce Centre Médical, Dr Louis Kabongo Culombueji, est revenu longuement sur les notions élémentaires concernant le paludisme. Il a, d’entrée de jeu, défini comme étant « une maladie infectieuse due à un parasite du genre Plasmodium » et de maladie provoquée par des parasites du genre Plasmodium.
Il a expliqué que selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), cette maladie cause près d’un million de victimes chaque année dans le monde. Environ 40 % de la population mondiale y est exposée, ce qui représente plus de 500 millions de cas observés annuellement.
Il a fait observer que la situation est d’autant plus préoccupante que, depuis plusieurs années, les parasites développent des résistances aux molécules antipaludiques et les moustiques craignent de moins en moins les insecticides. Mais en dépit de cette résistance, aucun vaccin anti-paludisme n’est disponible à ce jour. Ce médecin a indiqué que le parasite du paludisme est principalement transmissible la nuit, lors de la piqûre par une femelle moustique du genre « Anophèles », elle-même contaminée après avoir piqué un individu impaludé. « Le parasite infecte les cellules hépatiques de la victime, puis circule dans le sang, en colonisant les hématies et en les détruisant. La transmission se fait également par le passage à la barrière placentaire de la femme enceinte au fœtus, de même que par la transfusion sanguine du sang infecté », a poursuivi Louis Kabongo.
En effet, sur les 123 espèces du genre Plasmodium répertoriées, a relevé le Médecin Superviseur du « Centre Médical Amour du Prochain », seul 4 sont spécifiquement humaines. Il s’agit du Plasmodium Falciparum, responsable de la grande majorité des décès, du Plasmodium Vivax, du Plasmodium Ovale et du Plasmodium Malariae. Les trois dernières provoquent des formes de paludisme « bénignes », c’est-à-dire qui ne sont pas généralement mortelles. « Le Plasmodium Knowlesi que l’on croyait, jusqu’à une date récente, spécifique aux espèces simiennes est désormais à compter parmi les Plasmodium affectant également les humains de façon bénigne », a-t-il révélé.
Le rôle destructeur de l’automédication
Le médecin superviseur du CMAP a déclaré que le paludisme constitue un danger permanent pour toutes les tranches d’âge de la population à Kingabwa, un des quartiers les plus peuplés de la ville de Kinshasa. Toutefois, les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes demeurent les plus vulnérables. Outre l’inefficacité de certains produits antipaludiques fabriqués par des firmes pharmaceutiques de Kinshasa, Le Dr. Louis Kabongo a fustigé l’automédication, considérée comme l’une des causes principales du passage du paludisme de la forme simple à la forme sévère et aux complications.
« Pour une moindre fièvre, certains compatriotes recourent abusivement à des antipaludiques, sans tenir compte de la posologie, encore moins de la cure normale », s’est-il alarmé avant de renchérir qu’ « au moment où ces germes pathogènes nécessitent un traitement à posologie et à durée adéquates, l’automédication à dose faible ou à dose exagérée, sans connaître le niveau de sa parasitémie conduit le plus souvent à une catastrophe ». D’où sa vive recommandation de toujours se référer à une formation médicale crédible pour des conseils et, le cas échéant, une prise en charge responsable.
Michelinno Kalonda/CP