Opposition : vers un boycott des élections
Des préalables posés par les leaders de l’opposition mercredi à Bruxelles avant de participer aux élections du 23 décembre seront inaccessibles au regard de l’intransigeance affichée par le gouvernement et la Commission électorale nationale indépendante (CENI) sur ces sujets.
(1)Rejet de la machine à voter, nettoyage du fichier électoral, (2)mise en œuvre immédiat des mesures de décrispation politique, (3) participation des candidats exclus pour des « raisons politiques », (4)participation effective des candidats exclus ou invalidés pour des raisons politiques, (5)accréditation et déploiement des observateurs des instances internationales, (6) assistance de la communauté internationale, (7) déploiement d’une force régionale de la SADC pour sécuriser le processus électoral, les candidats et la population, (8) participation effective de la MONUSCO au processus électoral pour le transport du matériel et de la logistique et enfin, (9) restructuration et audit de la CENI.
Tels sont les neuf préalables posés par Jean-Pierre Bemba, Félix Tshisekedi, Adolphe Muzito, Moïse Katumbi, Vital Kamerhe et Mbusa Nyamwisi, réunis le mercredi 12 septembre à Bruxelles.
Entre ces neuf préalables et la volonté de choisir un candidat commun, quelle déclaration politique est sincère ou réaliste ? Il est de notoriété publique que le gouvernement et la Commission électorale nationale indépendante (CENI) auront du mal à souscrire aux revendications de ces opposants.
Maintes fois, le président de la CENI, Corneille Nangaa, a réaffirmé que les élections du 23 décembre se feront avec la machine. Ces engins commandés à partir de la Corée du Sud arrivent déjà au pays. Une équipe technique de la CENI est à Séoul pour des séances de formation.
Au sujet d’un nouvel audit, Corneille Nangaa a déjà, sur les antennes de RFI, rejeté cette possibilité, déclarant qu’on ne devrait pas aller « d’audit en audit » et qu’il n’avait pas besoin de « créer la confiance », mais d’organiser les élections.
Dans ses derniers discours, le président Joseph Kabila a martelé que, désormais, pour des besoins de souveraineté, la RDC financera seule les élections. Après la dernière déclaration de l’opposition, le ministre des Affaires étrangères, Léonard Shé Okitundu, a réagi en rappelant cette décision du gouvernement.
Le discours sur l’indépendance des institutions notamment la Cour constitutionnelle serait vite rappelé à ces leaders d’opposition qui veulent que les candidats déclarés pour des raisons « politiques » soient réhabilités. Or, tout le monde sait que les décisions de la Cour constitutionnelle sont irrévocables et inattaquables.
Seul, le point concernant l’accréditation et le déploiement des observateurs internationaux paraît faisable.
Il est clair que les besoins de l’opposition ne seront pas satisfaits. Ce qui, vraisemblablement, la conduira à boycotter les élections. Mais, rien n’est dit d’avance.
CN