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Novembre 2017. L’humanité est scandalisée par des images qui ont, à elles-seules, rétrogradé carrément le monde d’un siècle. Des hommes, -des immigrés clandestins-, vendus aux enchères à la Libye.
L’indignation a été totale. Difficile d’admettre l’existence d’un tel marché en plein XXIe siècle. Des commentaires ont jailli de partout. En République démocratique du Congo également.
Mais c’est quoi être esclave ? « Celui ou celle qui, par sa naissance ou par sa capture n’est pas de condition libre ou que la violence a mis sous la puissance absolue d’un maître », selon le dictionnaire français.
La deuxième partie de cette définition vient curieusement se coller à la réalité congolaise, vécue depuis un certain temps, vécue le 31 décembre 2017. Ce jour qui restera à jamais gravé dans les annales de l’histoire racontera comment la violence a été employée aux fins de soumettre des Congolais sous la puissance absolue d’un maître.
Il est évidemment clair que quand un peuple ne sait plus réclamer ses droits, garantis par la loi fondamentale, par peur de s’attirer la foudre du tyran qui manipule à sa guise l’appareil répressif de l’Etat, ce peuple-là, n’a rien à envier aux migrants illégaux en Libye. Comme ces derniers, il n’a pas le choix. L’option la moins douloureuse pour lui est d’être à la merci de son bourreau. Les raisons sont celles de survie.
Mais, si par sursaut et connaissance de ses droits, un peuple s’emploie à revendiquer pacifiquement, malgré des machines à tuer en face, ce peuple-là ressemble à cet esclave qui veut s’affranchir en s’armant de courage et de sacrifices.
Dimanche dernier, les catholiques voulaient juste, pacifiquement, signifier aux politiques congolais qui ne cessent de jongler sur des subterfuges pour repousser aussi loin que possible, telle une balle de golf, les élections, qu’ils ne sont pas dupes.
Une dizaine d’entre eux, bible, chapelet, croix à la main, sont tombés. Eliminés carrément par des militaires et policiers qui ont assimilé leurs symboles liturgiques aux armes lourdes.
Héroïques compatriotes qui ont vendu chère leur peau. Avec leur mort, le tueur croit avoir gagné. Qu’il s’est fait peur. Erreur : il a, en réalité, ouvert la page d’une feuille sur laquelle les Congolais écriront bientôt le contenu de leur acte d’affranchissement. Il est clair que les aïeux consciencieux de Lumumba ne veulent plus être esclaves. Surtout pas sur leur propre terre.
CN