A cet effet, elle demande au Conseil de Sécurité de l’ONU de sanctionner les responsables gouvernementaux, militaires et policiers qui font obstacle à la mise en œuvre intégrale de l’Accord de la Saint sylvestre, ordonnent et encouragent la répression sanglante des manifestations pacifiques, et commettent de graves violations des Droits de l’Homme.
Dans un communiqué signé Georges Kapiamba, l’Association Congolaise d’Accès à la Justice (ACAJ) condamne et exige une enquête crédible sur l’existence alléguée d’une liste d’autres membres de la société civile, des mouvements citoyens, de l’église catholique et de l’opposition, suite à leur engagement pour le respect de l’accord politique de la Saint Sylvestre.
Elle demande au Gouvernement de sécuriser tous les membres du « Collectif 2016 », en particulier ceux qui ont assisté à l’exécution sommaire de Rossy Mukendi, car devenus des témoins gênants. L’ACAJ constate que cet assassinat arrive après plusieurs manœuvres. Il s’agit du 10 avril 2017, où il a été arrêté par des militaires lors d’une marche pacifique qui réclamait la publication du calendrier électoral et détenu au secret au cachot du camp militaire Kokolo avant d’être libéré le 13 avril 2017. Le 17 mai, il a été arrêté, avec 13 de ses collègues, par la police lors d’une marche pacifique qu’ils avaient organisée, dans la commune de Ngaba, pour réclamer la réhabilitation de l’avenue de l’Université et l’amélioration de fourniture d’eau et d’électricité.
Le 19 mai de la même année, la police avait libéré ses 13 collègues et lui fut remis au service de renseignement militaire où il sera détenu jusqu’au 16 juin 2017 sans droit de visite, d’assistance de conseil, ni d’être présenté devant un juge. Par sa lettre n° 44/ACAJ/PN/GK/2017 du 23 mai 2017 adressée au Ministre de la défense nationale avec copie à l’Auditeur Général des FARDC, l’ACAJ avait vivement protesté contre ces violations des droits de l’homme et exigé sa libération sans condition ainsi que des poursuites judiciaires contre leurs auteurs.
Le 28 juillet, le porte-parole de la police avait annoncé publiquement qu’un avis de recherche était lancé contre Rossy Mukendi au motif fallacieux qu’il serait membre de la milice Kamwina Nsapu. Depuis lors, il était recherché par les services de sécurité.
Il faut signaler que Rossy Mukendi était un jeune activiste qui a créé son mouvement citoyen le 16 septembre 2016, dénommé « Collectif 2016 ». Objectif ? Contribuer à l’organisation effective de l’élection présidentielle conformément à la constitution, et en était le Coordonnateur jusqu’à sa mort. De ce fait, il œuvrait pour la promotion et la protection des droits humains et la démocratie et a organisé plusieurs activités de sensibilisation et plaidoyer en collaboration avec l’ACAJ et d’autres mouvements.
Le 28 août, le Collectif 2016 avait publié un communiqué de presse s’inquiétant pour sa vie étant donné qu’il recevait régulièrement des appels téléphoniques l’invitant à se rendre soit au Commissariat provincial de la police de Kinshasa (IPKin), soit au Ministère de l’Intérieur pour « une communication le concernant »… La veille de la marche du 25 février, Rossy MUKENDI a participé activement à la sensibilisation de la population.
« Vu ce qui précède, l’ACAJ considère que son exécution sommaire est le résultat d’une préparation minutieuse de services de sécurité. C’est un assassinat avec préméditation », indique Georges Kapiamba.
Cela, par des agents de sécurité devant la paroisse Saint Benoit de Lemba à Kinshasa, alors qu’il prenait part à la marche pacifique organisée par le Comité Laïc de Coordination (CLC).
Il faut signaler que Rossy MUKENDI est né à Kinshasa le 12 décembre 1982. Il était détenteur d’un diplôme d’Etat des études latin-philo de l’Institut Bokengele et une licence en relations internationales de l’Université Nationale pédagogique (UPN). Ainsi, a-t-il été assistant de recherche, avant d’être nommé récemment assistant d’enseignement au sein de l’UPN.
Judith Asina