Président de l’Assemblée nationale et Secrétaire exécutif de la Majorité Présidentielle, Aubin Minaku, est compté parmi le fidèle des fidèles qui forment la première ceinture autour du chef de l’Etat congolais, Joseph Kabila. D’après certains analystes, il serait le bon cheval sur lequel pouvait compter la MP, si le clan présidentiel avait pensé à un dauphin. Pendant que le député national, élu d’Idiofa, dans la province du Kwilu, ne ménage aucun effort pour porter haut la voix de son mentor Joseph Kabila, certains acteurs politiques de l’Opposition pensent à lui pour renforcer leurs rangs dans le cadre du combat qu’ils mènent contre le camp présidentiel. Parmi eux, José Makila Sumanda, député élu de Gemena, dans la nouvelle province du Sud-Ubangi, et président de l’Alliance des Travaillistes Congolais pour le Développement (ATD).
Intervenant la semaine passée au cours de l’émission «Questions d’actualité» diffusée par la RTVS1, José Makila a invité Aubin Minaku à rejoindre l’Opposition. « Mon frère Aubin Minaku peut nous rejoindre au sein de l’Opposition parce que nous avons besoin de son intelligence. Comme la Majorité Présidentielle débauche beaucoup dans les rangs de l’Opposition, nous aussi pouvons faire la même chose de leur côté. Il a sa place chez nous… ».
Des interrogations sans réponses
Sûrement que les auditeurs qui ont suivi le président de l’ATD sur les antennes de la radio RTVS1 devraient se poser plusieurs questions. Pourquoi a-t-il lancé un tel appel de façon solennelle et sur les antennes d’une des radios les plus suivies sur le territoire national ? En lançant un tel appel, le député José Makila, membre de la Dynamique de l’Opposition, a donné l’impression d’avoir des informations sur un probable départ du président de l’Assemblée nationale de sa famille politique.
Pour des observateurs de la scène politique congolaise, l’appel lancé à l’endroit d’Aubin Minaku par son collègue José Makila risque de rester sans suite. «Jusque-là, je n’ai pas vu des signes qui montrent un désamour entre Aubin Minaku et Joseph Kabila, affirme un analyste politique contacté par votre rédaction et qui a préféré garder l’anonymat. A moins d’un tsunami politique à la congolaise, je ne vois pas le président de l’Assemblée nationale partir de la Majorité Présidentielle ».
Au cours de la même émission, l’élu de Gemena est longuement revenu sur la question de la désignation du candidat unique de l’Opposition à la prochaine présidentielle prévue en principe le 27 novembre 2016. A ce sujet, il a avoué que tout en soutenant l’idée des primaires soulevée par Moïse Katumbi, lui préfère que le candidat unique de l’Opposition soit choisi par consensus.
La thèse avancée par José Makila est soutenue par plusieurs acteurs de l’Opposition. «S’il y a des primaires, je crains qu’on enregistre des frustrations de la part des perdants et de leurs soutiens», murmure-t-on du côté de la Dynamique et du Front Citoyen. D’autres craignent que l’argent circule en cas d’élections.
Lors des présidentielles de 2006 et 2011, l’Opposition congolaise, malgré la bonne volonté affichée par certains acteurs politique, n’est pas parvenue à se mettre d’accord autour d’un candidat unique. Saura-t-elle le faire cette fois-ci ? That is the question.
CONGO NOUVEAU