Ils sont issus des différentes couches sociales. Des forces sociales, personnalités politiques, acteurs de la société civile ainsi que des regroupements et partis politiques alliés à Etienne Tshisekedi tiennent leur première convention à Kinshasa. La cérémonie d’ouverture de ces travaux de 5 jours a été présidée par Jean Pierre Lisanga Bonganga, le jeudi 28 janvier 2016 en la paroisse catholique notre dame de Fatima, en présence des représentants de différents partis politiques et plateformes de l’opposition et de la société civile dont les Forces acquises au changement, la Majorité présidentielle populaire, la Dynamique Tshisekedi président, le Front patriotique pour le changement et tant d’autres. Les participants à ces assises vont plancher sur l’acte fondateur du rassemblement des alliés du lider maximo en vue de sortir leur feuille de route qu’ils devront proposer au dialogue politique national en perspective. C’est aussi une occasion pour eux, d’honorer le président de l’union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) pour son long combat en faveur de la démocratie en République démocratique du Congo, en montrant leur attachement à son idéologie politique.
Dans son discours, Lisanga Bonganga a loué les valeurs morales et politiques d’Etienne Tshisekedi et a émis le vœu de le voir récupérer l’impérium pour que justice lui soit rendue. « L’espoir c’est de voir le Président Joseph Kabila, dans un sursaut d’orgueil républicain, assurer une alternance démocratique à travers les élections crédibles et apaisées dans notre pays ; où il sortirait par le haut et l’histoire retiendra à jamais son nom et il aurait ainsi donné au peuple congolais les raisons d’espérer. Ainsi, l’alternance démocratique, intervenant à l’occasion de l’élection présidentielle de novembre 2016, verrait le triomphe d’Etienne Tshisekedi comme successeur de Monsieur Joseph Kabila. Justice serait donc faite à ce dernier qui n’a jamais trahi, dans son combat politique, ni ses convictions, ni son peuple et s’est révélé comme un leader constant, courageux et pugnace. En effet, le président Etienne Tshisekedi a su donner la mesure de son combat politique en acceptant, entre 1979 et 1997, avec dignité et humilité, la dure épreuve de la répression et de la violence des régimes Mobutu et Kabila père. Partisan de la démocratie et de l’Etat de droit, le Président Etienne Tshisekedi a su incarner le combat pacifique et non violent contre la dictature, l’autocratie, le despotisme, la tyrannie et l’arbitraire. A la tête de notre pays, il sera le symbole de l’unité nationale et la garantie des libertés et droits fondamentaux de tout citoyen congolais », a-t-il déclaré.
Le coordonnateur national des Forces acquises au changement a brossé un tableau sombre de la situation économico-sociale du pays, en cette année qui s’annonce, selon lui, comme celle de tous les enjeux en ce qu’elle peut être un risque ou un espoir pour l’avenir de la nation. « La République démocratique du Congo qui donne l’air d’être frappée par une mystérieuse malédiction souffre de problèmes bien réels qui se révèlent comme de véritables fléaux, conséquences d’une longue et interminable crise de légitimité, exacerbée par des violations à répétitions de la constitution ainsi que les atteintes sans cesse répétées des droits et des libertés fondamentaux de l’homme. Aussi, les droits économiques et sociaux, pourtant garantis par la constitution, continuent à être bafoués. Entre autres, le manque d’eau potable, les coupures intempestives d’électricité, l’insécurité, l’insalubrité des quartiers, l’état calamiteux des routes, les difficultés dans les transports, constituent un casse-tête quotidien pour le citoyen congolais. Vivant avec, en moyenne, un dollar américain par jour, selon le dernier rapport du Fond Monétaire International, les insatisfactions sociales restent réelles, dans un pays confronté à une baisse continuelle et persistante du niveau de l’enseignement. Jamais le citoyen congolais n’a été, à ce point, interpellé par la crise, jamais un pouvoir n’avait, à ce point, asservi le citoyen congolais, jamais non plus la RDC n’a été, à ce point, fragilisée et son unité toujours si menacée », a regretté Lisanga Bonganga.
A l’en croire, le Chef de l’Etat Joseph Kabila qui arrive en fin définitive de son second mandat n’aurait pas la volonté d’organiser l’élection de son successeur et aurait de ce fait, violé intentionnellement la constitution, et serait par conséquent comptable devant le peuple.
Une force pour accompagner Tshisekedi
Deux grands sujets attireront particulièrement l’attention des participants aux travaux de la convention des alliés de l’opposant historique, à savoir, de l’acte fondateur de leur rassemblement et de l’organisation du dialogue national. A ce propos, Lisanga Bonganga a précisé que les membres de ce regroupement socio-politique se positionnent comme une force devant accompagner le Président de l’Udps au dialogue national. Mais ils réclament un dialogue qui aura le compromis politique comme instrument de négociation et le consensus comme mode de prise de décision.
Ils exigent en outre, la libération des détenus d’opinion et des prisonniers politiques à l’instar de Christopher Ngoyi, Freud Bahuma, Yves Makwambala, Kabatshi, Roger Lumbala, et Eugène Diomi Ndongala ; l’amnistie des exilés politiques, l’accès équitable de l’opposition aux médias publics, la suspension du processus de mise en œuvre du découpage territorial, le transfert du procès de Chebeya vers la Cour de justice de l’Union africaine et l’enquête indépendante sur les fosses communes de Maluku comme des signaux forts de détente et de décrispation politique.
Pour eux, le dialogue national doit se tenir sous la médiation internationale avec ou sans co-modération nationale et devra se charger de la réécriture de la loi électorale dans le respect de la constitution, de l’actualisation du fichier électoral par l’enrôlement de tous les congolais en âge de voter pour permettre d’élaborer un calendrier électoral maitrisé, consensuel et conforme à la constitution. La question de la sécurisation du processus électoral, de la ré-visitation des bureaux de la CENI, de la Cour Constitutionnelle, du CSAC devront également figurer dans l’ordre du jour de ce forum tant attendu.
R. Djanya