Suite à l’ultimatum de 72 heures donné au Premier ministre de présenter sa démission, au risque de faire face à une motion de censure du député Henry-Thomas Lokondo, le ministre d’Etat en charge des Relations avec le Parlement brandit l’article 126 alinéa 6 qui plaide pour Bruno Tshibala. Il appelle ainsi à l’aisément et à l’esprit constructif entre le Parlement et le gouvernement en cette période de partage des responsabilités publiques. Lisez l’intégralité de sa communication.
COMMUNICATION EN RAPPORT AVEC L’INTERPELLATION DE S.E.M. LE PREMIER MINISTRE, CHEF DU GOUVERNEMENT PAR LE DEPUTE NATIONAL HENRI THOMAS LOKONDO POUR LE DEPOT TARDIF DU PROJET DE LOI DE FINANCES 2018
L’opinion nationale et internationale a suivi l’interpellation adressée à Son Excellence Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement par le Député National Henri Thomas LOKONDO, lors de la séance plénière du mardi 22 novembre 2017 à l’Hémicyclique de l’Assemblée Nationale.
La lecture de cette interpellation et la réponse de S.E.M. le Premier Ministre a donné lieu à un débat intéressant, engagé par les Elus nationaux avec des observations pertinentes et fondées. C’est la preuve de la vitalité du contrôle parlementaire qui est un exercice démocratique normal au sein des institutions et saisissons cette occasion pour féliciter les Députés nationaux de la qualité des interventions et le Premier Ministre pour son esprit républicain.
Dans sa réplique, S.E.M. le Premier Ministre, qui a toujours prôné le consensus et l’apaisement dans la mise en œuvre du processus politique, devant conduire le pays aux élections, a sollicité l’indulgence des Députés Nationaux avant de prendre l’engagement solennel pour le Gouvernement d’Union Nationale de respecter la disposition constitutionnelle y relative afin d’éviter, dorénavant, tout retard dans le dépôt du projet de loi de Finances, de permettre ainsi aux Députés nationaux et Sénateurs de disposer du temps nécessaire, conformément au Règlement intérieur des deux Chambres Parlementaires pour son examen et son adoption pendant ladite session.
Le Député National Henri Thomas LOKONDO a conclu son interpellation par la demande de démission du Premier Ministre, Chef du Gouvernement endéans 72 heures, autrement, initier la procédure de dépôt d’une motion de censure contre le Premier Ministre, Chef du Gouvernement.
Il sied de préciser que l’éventualité de la démission du Gouvernement sur le dépôt de la loi de finances est évoquée par la Constitution en son Article 126, alinéa 6 qui stipule, nous citons : « Si quinze jours avant la fin de la session budgétaire, le Gouvernement n’a pas déposé son projet de budget, il est réputé démissionnaire ».
Ainsi, face à la mission essentielle confiée au Gouvernement d’Union Nationale par l’Accord du 31 décembre 2016, à savoir celle de conduire le peuple congolais aux élections générales, considérant les contraintes soulevées par la CENI pour la tenue desdites élections dans le délai et par soucis de veiller à l’harmonie entre le Gouvernement de la République issu de l’Accord du 31 décembre 2016 et le Parlement, indispensable pour conduire cette période de partage de responsabilités des affaires publiques, il est souhaitable que les rapports entre ces deux institutions soient apaisés et constructifs. La démission du Gouvernement d’Union Nationale ne sera pas sans conséquences sur le parachèvement du processus engagé et énerverait l’esprit dudit Accord.
Fait à Kinshasa, le 23 novembre 2017.
Le Ministre d’Etat, Ministre des Relations avec le Parlement
LISANGA BONGANGA Jean-Pierre.