Lisanga Bonganga boude la formule « élection à bonne date » de la communauté internationale

Le Front du peuple, plateforme regroupant les forces sociales et politiques alliées à Etienne Tshiseked,  a tenu une séance extraordinaire de travail le mardi 23 février à Kinshasa sous la direction de son coordonnateur et porte-parole, Jean-Pierre Lisanga Bonganga. A l’issue de cette réunion, les membres de ce regroupement politique d’opposition ont appelé le G7 à se déterminer par un choix clair sur la vision du dialogue politique.

Le Front du Peuple réitère sa volonté de voir le dialogue se tenir conformément à la feuille de route de son autorité morale, Etienne Tshisekedi et s’affiche en faux contre la formule « à bonne date » contenue dans le communiqué conjoint de l’ONU, UE, UA et OIF. Voici l’intégralité de leur déclaration politique.

REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
FRONT DU PEUPLE
Forces politiques et sociales alliées du Président Etienne Tshisekedi
DECLARATION POLITIQUE

Les membres de la Coordination du Front du Peuple se sont réunis, en séance extraordinaire, ce mardi 23 Févier 2016, sous la direction de leur Coordonnateur et Porte-parole, l’honorable Jean-Pierre Lisanga Bonganga.
Au cours cette réunion, les membres de la coordination du Front du Peuple, après avoir passé en revue la situation politique du pays, ont analysé le communiqué conjoint de l’Union Africaine, des Nations-Unies, de l’Union Européenne et de l’Organisation Internationale de la Francophonie, du 16 février 2016, dans lequel les quatre organisations internationales soulignent la nécessité d’une dialogue politique inclusif en république Démocratique du Congo et leur engagement à appuyer les acteurs congolais en vue de la consolidation de la démocratie dans leur pays, le Front du Peuple, regroupant les Forces Politiques et Sociales Alliées du Président Etienne Tshisekedi, tient à rendre public les observations, dont la teneur ci-dessous, sous forme de prise de position.
Le communiqué conjoint ne fait aucune référence aux instruments internationaux à savoir :
L’accord-cadre d’Addis-Abeba, du 24 février 2013, qui stipule en son point 6, comme engagement renouvelé du Gouvernement de la République Démocratique du Congo à « promouvoir les objectifs de réconciliation nationale, de tolérance, et d démocratie »
La résolution 2211 du 26 mars 2015, prise dans des termes identiques que la Résolution 2098 du 28 mars 2013, qui appelle, en son point 15.a, à « promouvoir la consolidation de la paix et un dialogue politique transparent associant toutes les parties prenantes congolaises en vue de favoriser la réconciliation et la démocratisation, et de protéger les libertés fondamentales et les droits de l’homme, afin d’ouvrir la voie à la tenue des élections, conformément aux dispositions énoncées au paragraphe 19 qui dispose : « Demande au Gouvernement de la République Démocratique du Congo et ses partenaires nationaux de veiller à la transparence et à la crédibilité du processus électoral, étant donné qu’il leur incombe au premier chef de créer des conditions propices à la tenue des prochaines élections et notamment d’en faire une priorité, la présidentielle et les législatives étant prévues, conformément à la constitution, pour novembre 2016… » ;
La formule lapidaire «  à bonne date », contenue dans le communiqué conjoint est si ambiguë qu’elle est sujette à caution. Au regard de la Résolution 2211 du Conseil de sécurité des nations Unies, susmentionnée, une lecture intelligible autant qu’une meilleure compréhension revoit au respect des délais prescrits par la constitution, pour la tenue des élections en novembre 2016 ;
Le Président Joseph Kabila dont l’une des missions est de veiller au respect de la constitution serait tenu pour responsable s’il advenait que les élections ne soient pas tenues en novembre 2016. Il aurait donc trahi son serment constitutionnel, et se serait ainsi mis, en vertu de l’article 75 de la Constitution, dans une situation d’empêchement définitif consacrant ainsi la vacance de l’institution Président de la République. Et même, son remplacement provisoire par le Président du sénat, devenu illégal et illégitime, serait rendu impossible, celui-ci étant, depuis 8 ans, hors mandat, ce qui le situe aussi, conformément à l’article 110 de la Constitution, dans le cas d’empêchement définitif ;
Au moment où le peuple congolais attend la désignation, par la communauté  internationale, d’un facilitateur porteur d’un mandat spécial, pour organiser et conduire le dialogue politique, dans un timing, précis et contraignant, au regard des échéances électorales telles que prévues par la constitution, le communiqué conjoint parle encore de l’Envoyé Spécial en qui l’ensemble des acteurs politiques congolais seraient tenus d’apporter leur entière coopération ;
Au moment où les organisations des droits de l’homme dénoncent constamment le niveau élevé des violences, des restrictions et des violations international, répétées des libertés et droits fondamentaux de l’homme en République Démocratique du Congo, le peuple congolais reste vigilant et mobilisé quant à l’engagement de la communauté internationale à encourager la promotion de la démocratie et de l’Etat de droit, devant consacrer l’avènement de l’alternance démocratique en novembre 2016 ;
Le Front du Peuple réaffirme son attachement au dialogue politique comme voie royale pour rétablir le pacte républicain, scellé à l’issue de l’Accord Global et Inclusif de Sun City, et rompu par la crise de légitimité, née des élections hasardeuses et chaotiques de 2006 et 2011 ;
Le Front du Peuple réitère sa volonté de voir le dialogue politique se tenir conformément à la vision du président Etienne Tshisekedi, son Autorité Morale, et donc un dialogue politique qui tire son fondement aussi bien dans l’Accord-cadre d’Addis-Abeba, du 24 février 2013, que les deux Résolutions subséquentes du Conseil de sécurité des Nations-Unies (2098 et 2211) ;
Le Front du peuple plaide, en prévision de la tenue de ce dialogue politique, pour une nécessaire concertation entre les acteurs clés, représentant les forces politiques et sociales engagées, aujourd’hui, dans la lutte pour le respect de Constitution et des délais qu’elle prescrit, et pour que triomphe l’avènement de l’alternance politique en novembre 2016.
Parlant de l’actualité politique, le Front du Peuple demande au G7 qui parle de négociation directe, dans son communiqué de presse, de se déterminer par un choix clair sur la vision du dialogue politique. Dans la mesure où le communiqué de presse de G7 ne fait état de la nécessité d’un facilitateur International, le Front du Peuple estime que le G7 a opté définitivement pour un dialogue politique version Kabila qui rappelle les fameuses rencontres de Kingakati auxquelles les membres actuels du G7 avaient maintes fois pris part et qui n’avaient rien donné au point de justifier leur dissidence en créant le G7. En conséquence, le Front du Peuple réaffirme son soutien indéfectible au dialogue politique prôné par le président Etienne Tshisekedi, son Autorité Morale, un dialogue politique sous la médiation internationale et qui tire son fondement dans les instruments internationaux comme rappelés ci-haut.
Enfin, le Front du Peuple rappelle sa demande de libération, pour raisons de santé, de Monsieur Christopher Ngoyi Mutamba.

Fait à Kinshasa, le 23 février 2016
POUR LA COORDINATION
L’Honorable Jean-pierre Lisanga Bonganga
Coordonnateur et Porte-Parole

 

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