Coups bas, stratégies de bas étage, attaque gratuite. C’est la méthode choisie par un groupe d’acteurs politiques hier membres de la plateforme Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement (Rassop), mais aujourd’hui totalement tournés contre ce regroupement politique de l’Opposition. Et pourtant, ils ont largement bénéficié de l’Accord politique du 31 décembre 2016 signé entre le Rassop justement, et la Majorité présidentielle (MP) sous l’égide de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco). Ils font partie du gouvernement issu de l’Accord du Centre Interdiocésain.
A l’origine, le Conseil national de suivi de l’Accord (CNSA) dirigé par le président du comité des sages du Rassop, Joseph Olenghankoy, a pris l’option, le 28 mars 2018, de restituer l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) au camp dirigé par Félix Tshisekedi récemment désigné président de ce parti au congrès, pour remplacer Etienne Tshisekedi décédé le 1er février 2017 à Bruxelles. Le premier ministre Tshibala, exclu de l’UDPS dirigée par le fils Tshisekedi et autorité morale d’un autre camp de l’UDPS, a été prié de créer son propre parti politique. Mais cette décision (qui entre dans le cadre de la décrispation politique mentionnée dans l’Accord de la Saint-Sylvestre) n’aurait pas du tout été du goût de Bruno Tshibala, renseigne-t-on. Plutôt que de former une autre formation politique, l’UDPS conduite par avec le président délégué Tharcisse Loseke a donc multiplié des tentatives afin de conserver le parti, et ne s’est pas conformé à la décision du CNSA. D’une source sûre, l’on apprend que le ministre de l’Intérieur, Henri Mova Sakanyi, aurait été poussé de ne pas appliquer les recommandations du CNSA au sujet de la liste des partis politiques et regroupements politiques lui transmise le 11 mai 2018. En fait, le CNSA a transmis une liste définitive des partis politiques. Mais cette liste devrait être rectifiée sur base des recommandations du CNSA, ainsi que des éléments complémentaires ou rectificatifs des partis politiques concernés par les omissions ou des données dépassées. Et l’une des erreurs à corriger dans la liste a été de remettre l’UDPS à Félix Tshisekedi, aux dépens de Tshibala. Mais le ministre de l’Intérieur n’a pas d’autre choix que de suivre les recommandations du CNSA, car, l’Accord du 31 décembre 2016 lui interdit de s’immiscer dans les problèmes internes des partis politiques. C’est au CNSA de s’occuper spécifiquement de ces questions et ensuite de lui adresser des recommandations. Et déjà, le ministre Mova et le Joseph Olenghankoy du CNSA avaient convenu d’opérer des modifications dans la liste officielle des partis et regroupements politiques publiée dans le Journal officiel et de corriger les erreurs.
Olenghankoy la cible…
Non contents de la décision du CNSA, souffle un dignitaire du pouvoir ayant requis l’anonymat, ces politiciens se sont retrouvés en secret pour mener des actions à partir de ce lundi 21 mai 2018. Et la stratégie arrêté serait d’écrire officielle au ministre Mova afin de faire valoir que l’UDPS revient à Tshibala. L’autre stratégie arrêté lors d’une deuxième réunion de ce groupe des politiciens, révèle la même source, serait de contester le fait que le Rassemblement soit une plateforme politique. La cible de ces stratégies offensives est bien entendu le président du Conseil des sages du Rassemblement qui est d’office président du CNSA, Joseph Olenghankoy, successeur incontesté du feu Etienne Tshisekedi à ses charges d’Etat. Le péché du leader du parti politique Forces novatrices, c’est d’avoir remis l’UDPS au camp de Félix Tshisekedi. «L’accord a fait de Bruno Tshibala, Premier ministre. Le même accord appelle aux mesures de décrispation. Et c’est donc logique que l’UDPS soit rendue à Félix Tshisekedi qui est le président légal et légitime de ce parti. Nos amis doivent créer leur propre parti », indiquait récemment à la presse Joseph Olenghanky, lui qui apparait aujourd’hui comme le garant du processus électoral du côté de l’Opposition.
Ce n’est plus un secret, ces acteurs politiques opposant d’hier ont formé des plateformes politiques bien plus proches de la Majorité présidentielle qui cherche du reste des alliés pour les échéances électorales prévues en décembre 2018. « S’ils quittent l’Opposition, qu’ils le fassent en toute liberté et non chercher à détruire le Rassemblement. Ce n’est plus un secret, ils ont rejoint la MP, mais quel sera leur apport là-bas ? Ils ont été les grands bénéficiaires de l’Accord du 31 décembre 2016 du côté du Rassemblement en intégrant le gouvernement et voilà. Aujourd’hui, ils veulent jeter de l’opprobre sur le même Rassemblement et ont totalement oublié le principal objectif de l’Opposition qui est l’organisation des élections », a regretté un autre membre influent de l’Opposition.
ME