13 février 2014-13 février 2016, deux ans exactement, jour pour jour, depuis que l’artiste chanteur Jean Emeneya Mubiala Kuamambu alias King Kester a quitté la terre des hommes. Un anniversaire passé inaperçu à Kinshasa et à Kikwit, sans aucune célébration officielle, ni de messe de suffrage en mémoire de ce grand monument de la musique congolaise.
Est-ce pour autant dire que l’ancien patron de Victoria Eleison est déjà jeté dans les oubliettes ? Pas forcément, car les titres de l’artistes continuent à résonner dans des salons, bars et autres véhicules. Une manière pour ce peuple de pérenniser la mémoire du Roi de Mazatomo.
Dans les rues de la capitale, peu de personnes se souviennent de cette date, mais bon nombre se disent toujours fanatiques de cet artiste.
Et pourtant, le 13 février 2015, à l’occasion du 1er anniversaire de sa mort, une messe de suffrage a été célébrée dans sa ville natale de Kikwit en présence des notables locaux, membres de sa famille et d’autres personnalités. Cette année, les passionnés de l’habillement appelés « sapeurs » et les amoureux du premier artiste musicien d’Afrique centrale à avoir fait usage du synthétiseur et de la programmation musicale assistée par ordinateur ont été obligés à célébrer à leur manière le départ vers l’au-delà de leur idole.
En 2014, King Kester est décédé après son hospitalisation de deux mois dans un hôpital de Paris. Après cette annonce, les habitants de la ville de Kikwit, dans le Bandundu, réclamaient à cor et à cri son corps pour inhumation dans le chef-lieu du district de Kwilu car selon eux, c’était la volonté du King de son vivant. D’autres, par contre, soutenaient haut et fort que l’artiste étant un patrimoine national, devrait par conséquent, être enseveli à Kinshasa, la capitale du pays. Finalement, c’est à Kinshasa, au cimetière du Nécropole de la N’sele que King Kester Emeneya repose pour l’éternité.
Artiste complet, Emeneya a commencé sa carrière musicale au sein du groupe «les anges noirs» alors qu’il était encore élève à l’institut Don Bosco de Kikwit avant de rejoindre, en 1977, Viva la Musica de Papa Wemba. En 1982, il crée son propre groupe musical qui fera de lui l’un des artistes africains les plus populaires des années 1980 à 1990. King Kester a eu le mérite d’avoir été le premier musicien congolais à avoir fait usage des sons numérisés dans sa musique et le premier artiste musicien d’Afrique centrale à faire usage du synthétiseur et de la programmation musicale assistée par ordinateur. Cette nouveauté s’était bien illustrée en 1987 dans l’album «Nzinzi», un opus qui a récolté un franc succès à l’international.
RD