Après les disparitions de la juge Chantal Ramazani Wazuri, du greffier et du secrétaire du tribunal de paix de Lubumbashi-Kamalondo, des questions se posent désormais sur ce qui reste vraiment de ce dossier judiciaire. Intact, répondent certaines sources.
Sept greffiers du Tribunal de paix de Lubumbashi-Kamalondo ont été arrêtés, mercredi 3 août. Ils sont accusés de complicité dans le vol du dossier judiciaire de l’opposant Moïse Katumbi et de destruction méchante du registre du parquet dans lequel deux pages ont été arrachées. Et, à en croire Radio Okapi, trois des sept greffiers arrêtés ont été relâchés tard, la nuit. Les autres sont encore détenus au cachot du parquet de grande instance de Lubumbashi.
L’opposant Moïse Katumbi – en séjour à l’étranger pour des raisons médicales – a été récemment condamné à trois ans de prison pour spoliation d’un immeuble appartenant à Emmanouil Alexandros Stoupis, un sujet grec qui a réussi à faire condamner Katumbi et emprisonner Jean-Claude Muyambo, un autre opposant au régime de Kinshasa.
Mais que reste-t-il enfin du dossier « Katumbi-Stoupis » ? Pas grand-chose en termes de pièces. Le Premier président de la Cour d’appel de Lubumbashi fait même état d’un « réseau qui s’active à faire disparaitre tous les dossiers pénaux qui concernent [Moise Katumbi] en promettant aux acteurs de ces manœuvres un asile extérieur paisible ».
Bizarre. Même clos, ce dossier de la condamnation du dernier gouverneur de l’ex-Katanga continue de faire parler de lui. Bien que le jugement rendu dans cette affaire ne peut être remis en cause que par une voie de recours légal (en interjetant appel), la fuite de la juge président du tribunal ponctuée de celle du greffier et du secrétaire du tribunal pourrait jeter un sacré discrédit dans ce jugement.
Cet arrêt du tribunal rendu avec une célérité rare dans cette affaire avait déjà suscité des protestations dans le camp de l’accusé Katumbi. L’on se demande finalement jusqu’où ira cette rocambolesque affaire de la fuite du personnel judiciaire commis au dossier qui a abouti à la condamnation du chairman du Tout-Puissant Mazembe.
Certains médias n’ont pas hésité d’y voir une main noire de l’opposant congolais derrière ces fuites de ces auxiliaires de la justice. D’autres analystes, par contre, soutiennent l’hypothèse d’un procès qui aurait cruellement manqué d’équité au point de révolter ceux qui ont même rendu ce jugement.
CN