L’image a fait le tour des rédactions et salons politiques en République Démocratique du Congo (RDC). Celle où les membres du G7, réunis au siège de l’Union des Nationalistes Fédéralistes du Congo (UNAFEC), à Lubumbashi, étaient assis en face de Moïse Katumbi. « En voyant cette photo, j’ai eu l’impression que les 7 leaders du G7 étaient en train d’introniser Moïse Katumbi », a commenté un confrère.
« RDC : les frondeurs du G7 font bloc derrière Moïse Katumbi », titrait le magazine Jeune Afrique dans un article publié sur son site. Président de l’UNAFEC et membre influent du G7, Gabriel Kyungu a indiqué «Moïse Katumbi est au cœur du G7». Pour Olivier Kamitatu, président de l’Action pour le Renouveau du Congo (ARC) et chargé des Relations extérieures du G7, «Il y a une identité parfaite des vues entre le G7 et Moïse Katumbi six mois après».
Pourquoi Moïse Katumbi était-il assis en face des membres du G7 ? Ou encore, pourquoi avait-il droit à une chaise spéciale ? Olivier Kamitatu tranche : « C’est le G7 qui recevait Moïse Katumbi et ce visiteur prestigieux a droit à une meilleure chaise, une chaise spéciale».
Quid de la candidature unique ?
Potentiel candidat à la présidentielle prévue le 27 novembre prochain, Moïse Katumbi a appelé, il y a quelques mois, à la désignation d’un candidat au niveau de toutes les factions de l’Opposition en vue de faire face au candidat de la Majorité Présidentielle. Même si Olivier Kamitatu a déclaré à Jeune Afrique que le G7 et Moïse Katumbi n’ont pas abordé la question sur une quelconque candidature, tout laisse à croire que les transfuges de la MP – réunis au sein du G7 – ont porté leur choix sur l’ancien Gouverneur de l’ex-province du Katanga.
Du reste, Moïse Katumbi, lui-même, a affirmé avoir entamé des consultations pour la désignation d’une candidature unique qui portera les couleurs de l’Opposition, dans toute sa diversité, afin d’affronter le candidat du camp présidentiel.
Quel candidat pour la Dynamique ?
L’ancien Gouverneur du Katanga n’est pas le seul leader de l’Opposition ayant des ambitions présidentielles. Au niveau de la Dynamique pour l’unité de l’Opposition, plusieurs ambitions se manifestent. En dehors de Vital Kamerhe, président de l’Union pour la Nation Congolaise (UNC) et arrivé 3ème lors de la présidentielle de 2011 avec plus de 7%, on note aussi les intentions affichées de Freddy Matungulu Mbuyamu. Fonctionnaire international au Fonds Monétaire International (FMI) pendant plus de deux décennies et ancien ministre des Finances entre 2001 et 2003, l’homme ne cache plus ses ambitions.
Au niveau de la Dynamique, affirme un leader d’un parti membre de ladite plate-forme, le jeu se jouera autour de ces deux personnalités. Si le président de l’UNC sera sûrement candidat pour le compte de son parti, Freddy Matungulu, lui, dit observer encore avant d’annoncer sa candidature. Mais les militants de son parti, Congo Na Biso (CNB), croient dur comme fer que leur « champion » sera candidat à la magistrature suprême.
Tous les acteurs politiques de la Dynamique ou presque sont unanimes sur un point : la désignation d’un candidat unique. Cependant, peu sont ceux qui disent exactement comment sera choisi ledit candidat unique. A ce sujet, Freddy Matungulu, le président du CNB, a évoqué l’idée des primaires.
Etienne Tshisekedi en embuscade
Lui n’est ni membre de la Dynamique, ni du G7, mais il est là. Il, c’est Etienne Tshisekedi, le président de l’UDPS. En séjour médical à Bruxelles (Belgique), le sphinx de Limete, à en croire ses lieutenants, sera candidat lors de la prochaine présidentielle. « Le cas Tshisekedi sera la grande équation qui risque de compliquer la tâche à l’Opposition en ce qui concerne le choix du candidat unique », souligne un acteur de l’Opposition.
Une chose reste vraie : si sa santé lui permet, Etienne Tshisekedi ne croisera pas les bras pour laisser Kamerhe, Katumbi ou Freddy Matungulu se lancer dans la course. De retour de Bruxelles et pendant que tout le voyait négocier avec Kengo et/ou Kamerhe pour se mettre d’accord autour d’une seule candidature, l’homme de la 10ème rue Limete avait tranché en ces termes : « Je n’ai pas lutté pendant trente ans pour laisser ma place à quelqu’un d’autre ».
CN