En date du 15 avril dernier, le sénateur américain adressait une lettre au chef de l’Etat congolais, Joseph Kabila, via François Balumuene, ambassadeur de la République Démocratique du Congo à Washington. Au nom du Gouvernement congolais, mieux, de Joseph Kabila, Lambert Mende a répondu au sénateur américain. Décryptage.
«En affaiblissant le processus démocratique et en restreignant le champ politique ces deux dernières années, le président [Joseph] Kabila semble manœuvrer pour éviter la tenue des élections nationales», écrivait le sénateur américain. Dans sa lettre John McCain se dit «profondément inquiet du climat de plus en plus répressif et de la détérioration de la situation des droits de l’homme en RDC». «Avec les menaces grandissantes dans la région [des Grands Lacs], nous ne pouvons pas nous permettre de mettre en péril le partenariat [entre la RDC et les États-Unis] avec des actions qui pourraient ébranler la sécurité et la stabilité de la RD Congo à long terme», prévient celui qui avait affronté Barack Obama lors de la présidentielle américaine de 2008. Pour certains analystes, le sénateur républicain fait là allusion «aux tensions qui surgiraient inévitablement dans le pays si Kabila se maintenait au pouvoir au-delà de son second mandat constitutionnel». Affirmant que Joseph Kabila a réussi à préserver une certaine stabilité en RDC, John McCain souligne que le chef de l’Etat congolais a aujourd’hui «l’occasion de cimenter son héritage en s’inscrivant le pays sur la voie de la démocratie et de la prospérité».
L’artillerie de Lambert Mende
Tout la voyait venir, la réponse de Lambert Mende, ministre de l’Information et porte-parole du Gouvernement. Parlant du blocage du processus électoral qu’on attribue au camp Kabila, Mende rappelle au sénateur américain les contraintes techniques et financières qui ne permettent pas la tenue des élections dans les délais constitutionnels en RDC.
Bien plus, le porte-parole du gouvernement congolais souligne que le dialogue politique convoqué par Joseph Kabila, avec le concours des Nations Unies, vise «à trouver des solutions idoines aux problèmes soulevés par le processus électoral que tout le monde souhaite transparent, démocratique et surtout apaisée».
C0NGO NOUVEAU