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Après le 31 décembre 2017 et le 21 janvier 2018, les chrétiens catholiques étaient encore présents dans les rues le 25 février 2018. Bien que beaucoup n’aient pas fait plusieurs pas dans leur démarche de marcher à cause du déploiement des forces de sécurité, l’intention était bien là.
Bien que recherchés par le pouvoir de Kinshasa qui a lancé des mandats d’arrêt contre eux, les membres du Comité Laïc de Coordination (CLC) restent très actifs. Après avoir réussi à déverser plusieurs chrétiens catholiques dans les rues le 31 décembre 2017 et le 21 janvier 2018, ils sont passés à l’Acte III, dimanche 25 février. Comme pour les deux premières marches, la dernière porte sur les mêmes exigences : l’organisation des élections à la date prévue par le calendrier publié par la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) et la mise en œuvre intégrale de l’Accord politique signé le 31 décembre 2016. Lors de la dernière Assemblée extraordinaire de la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO), tenue du 15 au 17 février, les Evêques catholiques ont non seulement témoigné leur soutien au CLC, mais ils ont surtout pris l’engagement de poursuivre leur combat dans la lutte pour l’instauration d’un Etat de droit. Et cela, malgré les menaces et les intimidations dont sont victimes certains prêtres catholiques.
Combat au niveau mystique
Jusqu’où ira l’Eglise catholique dans son combat contre le régime de Joseph Kabila ? Cette question vaut son pesant d’or s’il faut s’en tenir à la détermination dont font montre les Evêques congolais. «Nous avons porté le combat de la libération du peuple congolais à un niveau mystique ». Cette phrase tirée d’une déclaration faite par les curés de la ville de Kinshasa résume la détermination de l’Eglise dans son bras de fer contre le régime. D’aucuns se demandent si les actions que mène le CLC ne sont pas le fameux plan B dont parlait la CENCO lors des pourparlers du Centre interdiocésain. Presque roulés par Kinshasa dans l’application de l’Accord de la Saint-Sylvestre, les Evêques semblent décider de ne plus reculer face à un régime qu’ils affrontent actuellement à visage ouvert.
Le professeur Thierry Landu, l’un des ténors du CLC, intervenant le dimanche sur TV5, a indiqué que sa structure ne changera pas des stratégies de combat. « Même si nous changeons des méthodes de combat, il y aura toujours des morts parce que nous sommes en face d’un régime dictatorial qui n’a aucun respect pour la vie humaine », a-t-il dit.
Un régime musclé
En face d’eux, les catholiques se retrouvent en face d’un pouvoir bien debout dans ses bottes et décidé, lui aussi, à ne pas se laisser abattre. Des communicateurs de la Majorité Présidentielle ne mettent plus des gants pour s’attaquer nommément à l’Archevêque de Kinshasa, le cardinal Laurent Monsengwo. Des Couvents des religieux sont attaqués presque chaque jour.
Pour faire face à la détermination des laïcs catholiques, le pouvoir de Kinshasa compte sur les forces de défense et de sécurité qui sont sous son contrôle. Bien plus, les tenants du pouvoir ont même tenté de diviser les Evêques catholiques.
Selon des sources, une pétition serait initiée contre l’Archevêque de Kinshasa. Les initiateurs de ladite pétition veulent démontrer dans celle-ci comment le cardinal veut détourner l’Eglise catholique de la RDC de sa mission pour la projeter sur un terrain politique.
Quid du rapport des forces ?
Dans ce combat, chaque camp compte sur ses appuis. Le régime de Kinshasa, dont les institutions ont dépassé leur limite de vie constitutionnelle, compte sur les leviers qu’il détient. Lors de sa conférence de presse, Joseph Kabila a rappelé que son pays va aller aux élections, mais ne s’inclinera devant aucun diktat occidental. L’Eglise catholique, elle, bien implantée en RDC – 70% de Congolais sont catholiques – comptent sur la détermination de ses fidèles, mais aussi sur le soutien de certaines grandes puissances occidentales, dont les Etats-Unis et certains pays européens. Du reste, pour faire pression sur le régime de Kinshasa, certains proches de Joseph Kabila ont même été sanctionnés par l’Union européenne. Selon certains analystes, dans cette guerre entre Joseph Kabila et l’Eglise catholique, la victoire finale reviendrait au camp qui bénéficie du soutien de la grande partie de la population congolaise.
CN