Jean-Claude Muyambo : une année d’emprisonnement injuste

20 janvier 2015 – 20 janvier 2016, jour pour jour, le Chairman de la SCODE, Jean-Claude Muyambo Kyassa vient de passer une année d’emprisonnement Injuste. Selon certains de ses proches, son arrestation ferait suite à ses prises de position contre un quelconque maintien de Joseph Kabila au pouvoir.Emprisonnement injuste parce que les faits lui reprochés sont imaginaires. Boutiqués, de toute pièce par la Kabilie pour nuire à Muyambo et à la SCODE. Toutes les preuves fournies par son Conseil étayent suffisamment que Muyambo est bel et bien, prisonnier du régime. Lors de l’audience du lundi 18 janvier, la Cour suprême de justice a de nouveau renvoyé l’affaire à la fin du mois prochain. Et pour cause, le Procureur général du Parquet de Lubumbashi, qui n’était toujours pas saisi, a finalement adressé un mémo à la Cour. Ainsi, pour permettre aux avocats de Muyambo de prendre connaissance de ce mémo, cette juridiction a-t-elle décidé de renvoyer l’affaire au 26 février. La deuxième raison du report reste le désistement du Bâtonnier Tarcisse Matadi Wamba qui  avait refusé de comparaître pour le compte de la République contre son collègue Muyambo. Il l’avait fait acter aux juges lors de l’audience du 4 décembre 2015. Et depuis, il n’est toujours pas remplacé.

Enfin, Lubumbashi répond…
Depuis le début de ce feuilleton judiciaire, le Procureur général du Parquet de Lubumbashi n’était toujours pas saisi. Ce qui ne faisait que repousser l’affaire. Mais au cours de l’audience de lundi 18 janvier, la Cour a indiqué que le Procureur a, enfin, répondu à travers un mémo. Ce qui a poussé la plus haute instance judiciaire du pays à renvoyer de nouveau l’affaire. Ce, pour permettre à la partie Muyambo de prendre connaissance de ce mémo au greffe de la Cour en vue de préparer d’éventuelles répliques.
« Nous allons nous occuper de ce mémo », lâche Maitre Jerry, au sortir de l’audience du 18 janvier 2016. Depuis fin 2015, les Avocats de Muyambo ne cessaient de pointer du doigt le Procureur général du Parquet de Lubumbashi. En les en croire, ce Procureur serait l’homme « orchestre » de l’arrestation du Président national de la Solidarité Congolaise pour la démocratie et le développement (SCODE). Tout en « étant conscient » de la vacuité du dossier, « le PG de Lubumbashi refuse de se faire humilié par Muyambo pendant les audiences d’instructions », avait fait remarquer un autre avocat du collectif. Et maintenant que le Procureur général de Lubumbashi a répondu, les avocats de Muyambo se préparent déjà à une éventuelle contre-offensive lors de la prochaine audience.

Quand les puissants s’en mêlent…
Les présidents Barack Obama et François Hollande, Amnesty International, Human Right Watch, les eurodéputés, avaient été mis au courant de l’arrestation arbitraire de Jean-Claude Muyambo Kyassa et d’autres prisonniers d’opinion qui croupissent injustement à la prison de Makala, notamment Christopher Ngoyi, Vano Kiboko et Diomi Ndongala. Ces puissants de la planète ont respectivement promis, via la famille Muyambo, de s’impliquer pour que l’ancien Bâtonnier recouvre sa liberté. Dans ce lot des pressions, il faut ajouter l’organisation des barreaux francophones. Une structure installée à Bruxelles (Belgique) regroupant plus d’une centaine d’Avocats et Bâtonniers. Cette organisation de renommée internationale avait écrit à Joseph Kabila, lui enjoignant la libération sans condition et dans le délai, de Jean-Claude Muyambo.

Le premier à dire non à Kabila
Arrêté le 20 janvier 2015 dans la ferveur des manifestations contre l’alinéa litigieux du projet de loi électoral, l’ancien Bâtonnier Jean-Claude Muyambo Kyassa s’est toujours buté au refus d’une libération provisoire. Ancien membre de la Majorité présidentielle, Muyambo a été le premier poids lourd de la majorité à dire, urbi et orbi, non à la révision constitutionnelle et à la prolongation du mandat de Joseph Kabila. Et depuis… l’homme ne quitte plus l’œil du cyclone du régime en place. Son arrestation qui a eu lieu aux lendemains des manifestations contre le projet de la loi électorale examiné en janvier 2015, n’aura été que politique, estiment plusieurs analystes. Ce projet de loi conditionnait la tenue des élections au recensement général de la population. Recensement qui, aux yeux des experts, allait s’étendre au-delà du second et dernier mandat de Joseph Kabila. Ce qui avait énervé la population et enclenché des manifestations à travers le pays. Et les arrestations du Bâtonnier Muyambo et de l’activiste de la société civile, Christopher Ngoyi seraient simplement liées à ces manifestations citoyennes.

Muyambo innocent ?
Après l’avoir arrêté, Madame le Procureur Général de Kinshasa/Gombe Cécile Kyala Lembo a ouvert un autre dossier sous un autre numéro sur les mêmes faits. Elle enverra une Commission rogatoire  à Lubumbashi, après quatre mois d’investigations, la commission rogatoire est revenue au Parquet Général de la Kinshasa/Gombe en démontrant que Jean-Claude Muyambo n’a jamais vendu d’immeuble appartenant à autrui. Ce qui renforce l’idée selon laquelle le président de la SCODE serait en prison à cause de ses positions politiques.

Dido Nsapu

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