Lors d’une conférence de presse animée le 19 juin à Genève, en Suisse, Alexis Thambwe, ministre congolais de la Justice et Garde des Sceaux, a affirmé que l’opposant Moïse Katumbi est libre de retourner dans son pays, mais il aura à faire avec la justice. Bien plus, il a indiqué que l’ancien gouverneur de l’ex-province du Katanga ne pourra pas se présenter à la prochaine présidentielle à cause de sa double nationalité. Cette dernière déclaration suscite un débat houleux au sein de la classe politique congolaise.
« C’est la Constitution qui interdit la double nationalité, et qui empêche Moïse Katumbi de se présenter ». Cette phrase prononcée par le ministre congolais de la Justice a appelé la réaction de G7, la principale plate-forme qui soutient sa candidature. Au lieu de répondre à Alexis Thambwe Mwamba, Pierre Lumbi, le président, le président du G7, s’est adressé directement à Joseph Kabila, autorité morale de la Majorité Présidentielle.
Moïse Katumbi plus Congolais que…
« Vous êtes le Président de la République, vous travaillez avec un gouverneur, dix ans, sans vous en rendre compte qu’il a une double nationalité, a relevé Pierre Lumbi. Ce gouverneur a été élu à deux reprises, comme député national et député provincial toujours sur base d’une double nationalité. Il faut qu’on soit sérieux ». Dans la foulée, le président du G7 demande aux tenants du pouvoir de leur prouver que leur champion détient une double nationalité ?
En attendant que la Majorité Présidentielle leur prouve que Moïse Katumbi n’est pas Congolais à 100 %, le G7, par le biais de son président, tranche : « Moïse Katumbi n’a pas la double nationalité, et nous le prouverons… Katumbi est Congolais et il est même plus Congolais que beaucoup d’autres que nous connaissons ».
Boîte à pandore
Membre influent du G7, mais surtout porte-parole de Moïse Katumbi, Olivier Kamitatu estime, dans une interview accordée à nos confrères du site actualite.cd, que «la question de la nationalité de Katumbi, Thambwe ouvre la boîte à pandore qui risque d’embraser le pays». En parlant de la double nationalité de son champion, Olivier Kamitatu croit que le gouvernement congolais, par le truchement du ministre de la Justice, « annonce déjà le rejet de sa candidature à la place de la CENI et donne, de manière à peine voilée, instruction au PGR d’y veiller »
Pour le député élu du territoire de Bulungu, dans la province du Kwilu, Alexis Thambwe Mwamba « n’a fait que confirmer la détermination de Joseph Kabila d’écarter Moïse Katumbi de la course à la présidence en instrumentalisant la Justice et la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI)». Et en évoquant la question de la nationalité, soutient Olivier Kamitatu, « le ministre de la Justice et Garde des Sceaux ouvre la boîte à Pandore qui risque d’embraser le pays ; il en tirera devant l’histoire toute la responsabilité ».
Présidentielle en décembre 2017
Lors de sa conférence de presse à Genève, Alexis Thambwe avait affirmé que la date de la tenue des élections présidentielle et législatives sera fixée par la CENI. Réagissant à ces propos, Olivier Kamitatu a indiqué que les Congolais «attendent au plus vite le calendrier électoral que la CENI est en devoir de rendre public afin que les élections aient bel et bien lieu avant fin décembre 2017».
A défaut, tranche de l’Alliance pour le Renouveau du Congo (ARC), «le président Joseph Kabila qui dispose du fait de l’accord signé au Centre Interdiocésain d’une extension provisoire de son mandat de 12 mois verra la fin de son intérim ».
CN