Freddy Matungulu s’enrôle et dit non à un 3ème dialogue
Freddy Matungulu, initiateur du parti Congo Na Biso (CNB) a obtenu sa carte d’électeur le samedi 26 août à Kinshasa. Pour lui, la priorité doit être accordée aux élections qui, selon lui, doivent, coûte que coûte, se tenir à la fin de cette année pour « bouter pacifiquement et démocratiquement dehors » le régime actuel.
C’est une foule immense de près d’un millier de personnes qui a convergé, samedi 25 août dernier, vers le Lycée Technique Louis Palazzolo (Lycée des sœurs) de Kingasani 2, dans la commune de Kimbanseke. Motif : accompagner Freddy Matungulu Ilankir, venu obtenir sa carte d’électeur.
L’initiateur du parti politique Congo Na Biso (CNB) a rempli ce devoir civique 48 heures après son retour à Kinshasa, après une tournée euro-américaine de trois mois. Mais au-delà d’un simple acte citoyen, obtenir une carte d’électeur avait une portée symbolique pour l’ancien ministre de l’Economie, Finances et Budget : les élections doivent avoir lieu cette année pour sanctionner l’actuel régime.
Avoir des élections pacifiques
« Il faut absolument s’enrôler pour qu’à la fin de l’année, nous puissions avoir l’opportunité pacifique et démocratique de bouter dehors Joseph Kabila et son régime qui rime avec l’incompétence, l’impunité et la passivité. Ce régime ne représente plus un espoir pour le progrès en RDC. Il faut absolument que ces élections se tiennent », a-t-il déclaré à la presse après avoir obtenu sa carte.
Freddy Matungulu pense que le plus important actuellement, c’est de tout faire pour que ces élections se tiennent dans les meilleures conditions, en ayant un fichier électoral digne de ce nom. C’est ainsi qu’il rejette toute idée d’un nouveau dialogue. Idée de plus en plus répandue actuellement face à l’incertitude de l’organisation des élections avant le 31 décembre 2017, conformément à l’Accord de la Saint-Sylvestre.
Elections oui, dialogue non
« Personnellement, c’est une opération [dialogue] qui ne me concerne pas. Notre priorité, c’est d’aller aux élections. Et nous nous préparons en tant que parti pour nous positionner et renforcer notre présence sur l’ensemble du territoire national, et, qu’au moment opportun, nous arrivions à placer les candidats à tous les niveaux. Que les gens du régime le veillent ou pas, il y aura des élections », martèle-t-il.
Lors de sa tournée euro-américaine, l’ancien fonctionnaire du Fonds monétaire international dit avoir pris des contacts aussi bien avec les représentations de son parti, qu’avec des partenaires extérieurs. « Quand vous avez le pouvoir, il faut savoir ce que vous voulez en faire. Nous ne passons pas notre temps à divaguer à Kinshasa. Nous allons là où il y a de nouvelles opportunités qui nous permettront, le plus rapidement possible si nous avons le pouvoir, de créer des entreprises. Donc, de donner de nouvelles opportunités d’emploi à notre peuple », explique-t-il.
Freddy Matungulu ne cache pas ses intentions d’être candidat à la prochaine présidentielle. L’homme dont la rigueur dans la gestion des finances publiques a fini par le contraindre à la démission au premier gouvernement de Joseph Kabila, incarne, aux yeux des observateurs avertis, l’espoir d’un retour à la bonne gouvernance en RDC, un pays gangrené par la corruption et le détournement des ressources de l’Etat.
Katz.