Si la finale de la coupe du monde de football avait opposé la France à la Croatie le 14 juillet 2018 (4-2), celle de la coupe du Congo de football ayant opposé deux novices en la matière, les équipes de Nyuki (Nord-Kivu) et celle de JSK (Kinshasa), les Congolais, eux, attendent fiévreusement la finale de la coupe du Congo en politique.
Pour cette finale, le lieu et la date sont connus : le 8 août sur le boulevard du 30 juin, siège de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) où se déposent les dossiers de différents candidats qui postulent pour la magistrature suprême.
Pour cette finale, les yeux et les oreilles de tous les Congolais sont tournés vers Kingakati (la ferme du chef de l’Etat) où sera désigné le dauphin de celui qui détient la couronne de la coupe du Congo politique. Couronne obtenue sur terrain depuis 2006. Qui succédera à Joseph Kabila comme la France a succédé à l’Allemagne ?
Pour cette finale, l’organisateur, Corneille Nangaa, le président de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), a édicté les règles du jeu : il n’y aura pas de prolongation. Pour lui, aucun dossier ne sera reçu au-delà du 8 août 2018. Cependant, d’aucuns doutent que le président de la CENI ne puisse résister et faire respecter son ultimatum si le camp présidentiel ne trouve pas son candidat avant le 8 août à minuit. Du coup, les Congolais craignent une prolongation négociée quelque part dans un bureau.
Pour cette finale, les sociétaires de l’équipe championne du Congo rassurent que le challenger de Joseph Kabila sera prêt avant l’échéance. Intervenant le samedi sur les antennes de la radio Top Congo, Lambert Mende, membre du Bureau politique de la Majorité Présidentielle (MP) et cadre du Front commun pour le Congo (FCC) a indiqué que sa famille travaille d’arrache-pied sur ce dossier.
Pour cette finale, une question taraude les esprits des Congolais : l’équipe championne du Congo qui ne semble pas vouloir lâcher sa couronne conservée depuis deux éditions, va-t-elle accepter de désigner un challenger ? Cette question vaut son pesant d’or dans la mesure où Ferdinand Kambere, Secrétaire permanent adjoint du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD), affirme tout haut que Joseph Kabila, le chef de l’Etat sortant, reste le meilleur candidat de son parti.
Pour cette finale, les Congolais attendent voir le chef de l’Etat, Joseph Kabila, respecter la Constitution comme il l’avait encore promis le 19 juillet dernier, dans son discours sur l’état de la Nation devant les députés et sénateurs réunis en Congrès. Or, respecter la Constitution signifie mettre en pratique l’article 220 de la Loi fondamentale qui lui interdit de briguer un 3ème mandat.
Pour cette finale, enfin, Joseph Kabila rejoindrait Edouardo Dos Santos (Angola), Alpha Oumar Konaré (Mali), Rawlings, Kuffor… (Ghana), Nelson Mandela (Afrique du Sud) dans le cercle fermé de ces chefs d’Etat africains qui ont refusé de rempiler malgré l’insistance de leurs compatriotes, s’il désigne un dauphin et se retire de la scène politique.
La Rédaction