Lorsque les délégués de la Majorité Présidentielle et du Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement (Rassop), tous les Congolais avaient cru que le ciel politique s’était éclairci et que la crise politique était enterrée. Cinq mois après, tout semble au point du départ. Du coup, le leader de l’Opposition, Félix Tshisekedi est invité à tout revoir.
Si l’Accord signé le 31 décembre 2016 et dit de la Saint Sylvestre était respecté, le Premier ministre devrait provenir des rangs du Rassemblement ; et s’appellerait peut-être Félix Tshisekedi. Désigné président du Conseil des sages après le décès d’Etienne Tshisekedi, Pierre Lumbi piloterait le Conseil National du Suivi de l’Accord (CNSA).
Tout cela appartient à l’histoire parce que le poste de Premier ministre est occupé par Bruno Tshibala (un transfuge de l’UDPS, le parti d’Etienne Tshisekedi) et la présidence du CNSA – selon plusieurs sources – sera attribué à un membre du Mouvement de Libération du Congo (MLC), le parti de Jean-Pierre Bemba.
Peuple : l’atout du Rassop
Même si quelques membres du Rassemblement ont quitté le camp Félix pour se ranger derrière Joseph Olengankoy, font partie du Gouvernement Tshibala, le groupe dirigé par le duo Lumbi – Tshisekedi peut se réjouir d’une chose : il bénéficie du total soutien d’une bonne frange de la population congolaise.
Cependant, les dirigeants du Rassemblement devraient, au-delà de la conquête du pouvoir, penser à la misère dans laquelle vivent les populations congolaises. Sur ce point, certains analystes estiment que les leaders de l’Opposition devraient doser certaines de leurs ambitions politiques. Car, en rejetant tout, le peuple risque de croire que ceux affirment lutter en leur nom, se battent plutôt pour leurs intérêts personnels.
Penser d’abord aux élections
Maintenant qu’il est presque sûr que le Rassemblement ne prendra part ni au Gouvernement issu, ni au CNSA, une seule solution s’offre aux leaders de l’Opposition en République Démocratique du Congo : se préparer pour les futures élections. A moins d’un miracle de dernière minute, Félix Tshisekedi, le président du Rassemblement a déjà à mesurer la mauvaise foi du camp adverse.
Tenant tous les moyens et tous les leviers du pouvoir, la Majorité Présidentielle, expliquent plusieurs observateurs, est capable de donner de moyens financiers à la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) pour organiser finalement les élections au mois de décembre 2017 comme prévu dans l’Accord dit de la Saint Sylvestre.
« Ville-morte » contre le programme
Certains analystes proposent même aux dirigeants du Rassop de mettre en place une équipe (une espèce d’un gouvernement) qui élaborerait un programme. Lequel programme que les responsables politiques du Rassemblement vulgariseraient auprès des Congolais. Il faut reconnaître que la plupart de Congolais qui soutiennent les actions politiques et les idéaux des leaders du Rassemblement, ne maîtrisent rien du projet de société de l’Opposition qui se bat pour l’alternance politique en RDC.
C’est pourquoi, le duo Félix Tshisekedi – Pierre Lumbi est invité à mettre de côté la stratégie qui consiste à appeler les Congolais à rester chez eux à la maison. « Les dirigeants africains ne tiennent presque pas compte de l’opinion de leurs populations même si plus de 10 mille personnes descendent dans la rue », explique un analyste politique.
« Les pèlerinages de la coalition des opposants n’ont pour l’instant accouché que d’une convocation à un troisième conclave à Kinshasa et un appel au peuple à résister. Des rhétoriques certes déjà entendues mais qui ont toutefois le mérité de voir la mise en place de la nouvelle stratégie qu’ils auraient concocté entre temps. Après avoir menacé maintes fois d’en recourir à la rue et après surtout la manifestation manquée du 10 avril, le Rassemblement est plus qu’attendu au tournant dans ces futures initiatives ». Cette analyse est du site politico.cd.
Les leaders du Rassop devraient profiter des soutiens qu’ils bénéficient de la part de certains partenaires extérieurs, mais surtout de leurs compatriotes afin de capitaliser leur combat quant à l’alternance politique en RDC.
CN